In Volt – Big Fire

Big Beat Records - NAÏVE
Blues

Confinés autour d’une flasque de Jack Daniels et d’un bâton de berger dans la cuisine d’un appartement cossu, quelques rock-critics dissertent gaillardement, tout en disséquant le second album d’un quatuor surgi des Hauts-de-Seine:
– Ca m’évoque un peu Skynyrd, sur “Black is My Name” et “You Can Go To Hell”.
– On n’y entendrait pas aussi un peu d’early-Aerosmith sur “So Confused”, “512” et “Never Satisfied”?
– Et une touche de Creedence sur la plage titulaire…
– Y’en a aussi, mais pas que…!
– En tout cas, faut reconnaître que c’est du brutal.
– Ah, c’est sûr que c’est plutôt une musique d’hommes…
– Excusez, mais j’ai connu une Polonaise qui écoutait ça au petit déjeuner!
– Moi, ça me rappelle ces drôleries qu’on entendait au début des seventies, ils usinaient ça dans le Michigan, je crois…
– Quand ils ralentissent le tempo comme sur “Feast Of Friends”, ça lorgne même vers le Zep.
– Et le slow “Broken Wings”, on dirait les Teutons flingueurs, comment ils s’appelaient déjà? Scorpions!
– En tout cas, ces messieurs ne semblent pas du genre à se reposer sur leurs lauriers…
– Ben si, justement!
– I beg your pardon, Sir?
– Ben oui, l’album est produit par Paul Des Lauriers, le fameux guitar-hero canadien!
– Ah, jeux de mots, jeu de vilains!
– Vous avez beau dire, y a pas seulement ce que vous dîtes là-dedans, y a aut’ chose…
– Ca s’appelle la culture, mon cher.
– La rock-culture, alors…
– Et le savoir-faire!
– Ca s’arrose! Refaites péter le Jack!

Patrick Dallongeville
(et l’esprit de Michel Audiard)

 

Gros coup de coeur pour cet album que je découvre dans la pile de ceux à chroniquer. La couv, déjà, en impose, avec cet oiseau blanc sur fond noir. Le digipack incite à l’écoute, avec ce bien beau livret sur lequel on remarque de suite la présence d’un grand nom de la guitare, ‘Monsieur’ Paul DesLauriers, qui fait office ici de Directeur artistique. C’est dire que si ce grand bonhomme a associé son nom à celui de IN VOLT, c’est que la musique de ce quatuor d’enragés a attiré son oreille. Tout comme l’album attire la mienne. D’entrée, le groupe envoie la sauce. C’est percutant et cela ne laisse aucune place au doute. Ceux qui ont vu le groupe sur scène comprendront de suite ce que je veux dire : comme le disait Frankie au New Morning, le 10 octobre dernier, les mecs ont les doigts dans la prise et leur musique vous transmet ce grain de folie qui fait d’une bonne formation rock’n’blues un groupe à part. Le truc en plus, eux l’ont. Et cela se sent au travers des douze titres de cet opus à écouter à fond dans la voiture comme chez soi, tant la qualité des compos exige du son. Du gros son. Ca envoie, ça cartonne, et dès que le CD s’achève on replay de suite. Impossible de passer par le stade du sevrage ou du manque. Faut vous réinjecter d’urgence ce rock’n’blues pour vous sentir d’équerre et vous virer tout ce négatif qui nous entoure en cette période morose.
Un album survitaminé qui remplacera tous vos médocs, le soleil trop absent en hiver, les mauvaises news et tous ces albums beaucoup trop moyens que vous écoutiez et que vous allez désormais bazarder avec plaisir.

Patrice Lefranc
Paris-Move

 

En 2012, je vous avais dit ça : «Dans quelques années, lorsque vous évoquerez IN VOLT, il vous sera impossible d’être objectif tant ce groupe de Rock […], aura déchainé les passions»!
En 2014, la horde signe un retour très considéré avec BIG FIRE, dans cette langue universelle et poétique qu’est le Rock’n Roll. On n’a jamais atteint de tels sommets dans la poésie depuis Homère! Car la grande poésie de notre époque, c’est le rock’n roll ; n’en déplaise à ceux qui auraient une autre théorie. In Volt est estampillé. Maîtrise parfaite de la langue du geste et du cri. BIG FIRE est une révolution fantastique. Je sais, c’est dithyrambique, mais je n’ai pas d’autre mot. Mettez-vous à ma place aussi. J’ai pris connaissance de cette galette, par la voie royale du nerf auditif. Et là, So Confused, premier titre. Pulsation érotiquement stimulante. S’ajoute un effet envoutant de nature à provoquer une tension nerveuse surchauffée. Je connais les influences du groupe. Une vraie rétrospective. De John Lee Hooker à AC/DC, en passant par Led Zep. Le triangle parfait! Mais là, je constate, j’écoute, je recommence, je baisse, je monte. C’est un album aboutit et mature, sans conteste. Je passe de titre en titre. Mon coeur, pulsations régulières combinées de rythmes syncopés… Je comprends. C’est une toute nouvelle influence: IN VOLT. Une vraie griffe, la leur. L’intensité de leur son est unique. Ceux qui diront le contraire ont des oreilles en carton. La vérité, c’est ça! On s’éloigne du blues pour aller vers du IN VOLT. Et croyez-moi, nous y sommes. Une succession de tires qui martèle inlassablement toutes les cordes émotives, physiques et psychologiques. Double HB du son Pop Rock, en passant par Broken Wings, une puissante ballade, aux plus hard avec Nothing More et Black is My Name. Le rire satanique d’Enton sur les sillons de You can Go to Hell. Il y a juste à fermer les yeux et entrer dans le monde de leur show déjanté. Il faut dire que cet album est une love story. Communion entre un band participatif et impliqué. Pour ceux qui découvrent le band (mieux vaut tard que jamais!): Enton Gautier (FR), psychafrénitique lead vocal, Jérôme Gautier (FR), ça sonne bien frenchy mais il impressionne les fous furieux avec sa 6 cordes, Lino Agnetti (FR), ténébreux bassiste et non moins excellent, Sam Harrisson (CA), batteur, mais pas que, puisque nommé «batteur de l’année» en 2012 et 2013 aux Maple Blues Awards. Il croise les fers pour Paul Deslauriers, Nanette Workman, Ricky Paquette, et Angel Forrest, Corneille, Gage, Steve Hill, France D’Amour. Et puis la rencontre avec Paul DesLauriers (CA), qui prend la direction artistique de ce nouvel opus. Paul DesLauriers a remporté 2 Maple Blues Awards en 2014 dont celui de «Guitariste de l’année», et en 2005 le prix ‘Lys Blues’ dans la catégorie Performance musicale. Je ne peux pas passer sur son nom sans vous en livrer davantage sur le personnage riche en couleurs. Car un album c’est aussi une histoire de personnes. Une émulsion, une confrontation. Chaque élément extérieur devient un nucléotide, une molécule organique qui vient se greffer sur la chaîne ADN de la galette. Paul DesLauriers est un nucléotide. Chanteur, auteur-compositeur, vingt ans dans l’industrie musicale, des fans en Europe et aux US avec cinq albums. Il est de ceux qu’on appelle l’élite, lorsque l’on parle de grands guitaristes. Reconnaissance et considération. Il est un des meilleurs musiciens et directeurs musicaux au Québec. Fondateur du groupe Black Cat Bone (meilleur groupe blues-rock au Canada), il a été appelé à partager ses talents de guitariste et de chanteur avec des artistes tels qu’Amanda Marshall, France D’amour, Garou et Nicola Ciccone, Withney Houston. Aujourd’hui, à la tête du PDB avec un nouvel album éponyme, THE PAUL DESLAURIERS BAND. Bref, le bilan est simple aux termes de 12 titres. Si vous voulez en découdre avec votre système nerveux, exaspérer le processus mental de votre conscience, courrez acheter BIG FIRE si votre CD-thèque en est encore dépourvue. Un, elle ne vous le pardonnerait pas, et deux, l’expérience est unique. J’oubliais… je vous ai dit que la prochaine galette était dans les tuyaux?

Big Fire
Sortie Nationale : 13/10/2014
Direction Artistique : Paul Deslauriers

Band :
Enton Gautier (lead vocal)
Jérôme Gautier (guitar)
Lino Agnetti (bass guitar)
Rod ‘roodoo’ Perrauquin (drums)