Imperial Crowns – The Calling

Dixiefrog/Harmonia Mundi
Blues

Les Imperial Crowns sont à la scène blues contemporaine ce que furent les New York Dolls pour le rock en leur temps. Aussi provocateurs qu’iconoclastes, ils ne respectent aucune des règles du genre qu’ils prétendent célébrer. Dix ans se sont écoulés depuis leur dernière livraison, le live “Preachin’ The Blues”, et douze depuis leur dernière incartade studio. C’est pourtant bien le même trio nucléaire qui reprend avec une fraîcheur intacte le fil d’une saga entamée voici près de deux décennies. Passons sur les parcours individuels de chacun des protagonistes (on put assister à certains concerts de Mick Taylor avec un Jimmy Wood dépoitraillé aux lead vocals, et J.J. Holiday côtoya notre Little Bob national). Leurs bios respectives méritent le détour sur leur website, et dénotent leur niveau de délire affabulateur… Ce qui compte, c’est que leur verve délurée demeure tout aussi vivace. Sur le tempo chaloupé de “Love And The Devil”, ils convoquent une section de cuivres de bon aloi, tandis que la slide de J.J. Holiday zèbre la ballade “Something Of Value” d’éclairs mordorés dignes du “Wild Horses” des Stones. Dans le même registre, “Miz Aphrodite” devrait titiller les fans de “Sticky Fingers”, avec ses cuivres chauffés à blanc, ses riffs richardsiens, sa slide tayloriennne et l’harmo possédé de Wood. Slow soul number comme en alignaient Otis redding et James Carr, “Liberate” accuse son pesant de gospel dévoyé, tandis que le solo de guitare sur “Third World War” ressuscite un instant la divine senestre du regretté Jimi. Qu’on l’admette ou non, ces blanc-becs demeurent, contre vents et marées, les ultimes dépositaires d’un certain esprit libertaire, contrepoint salutaire au conformisme qui guette nos musiques favorites. Alors, oui, tout comme Jesus Volt en nos contrées, les Imperial Crowns sont un groupe blues, rock et soul, et ils emmerdent les puristes (qui le leur rendent bien, au demeurant).

Patrick Dallongeville
Paris-Move / Blues Magazine / Illico & BluesBoarder

 

Les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules. La preuve, non seulement Imperial Crowns a sorti sa cinquième galette cet automne mais ils sont repassés par Paris et quelques villes de province au mois de novembre. Il faut dire que leur précédent passage par le Chesterfield Cafe de la rue La Boétie commence à dater… Et particulièrement longue a été l’attente lorsque l’on est addict de ce fabuleux groupe de Los Angeles! Rares sont en effet les bluesmen déjantés qui savent mélanger des titres symphoniques au lyrisme torride comme Grace Under Pressure avec des purs Blues incandescents comme I Gotta Right…to wear rock n’ roll shoes, The Calling, Wasn’t Love At First Sight, Love N’ The Devi, Miz Aphroditel… Il faut dire que Jimmie Wood, chant, harmonica et guitares, J.J. Holiday, chant et slide guitare, et Billy ‘Champagne’ Sullivan à la batterie connaissent leur affaire sur le bout des doigts. Ils ont évidemment composé les douze morceaux de la nouvelle pépite de métal précieux enregistrés au studio Sullystone Music de North Hollywood, Californie. Quelques invités sont venus prêter main forte aux gaillards, dont une section de cuivres discrète et efficace et une choriste, Rachel C. Wood, qui prête sa voix sur au moins 9 plages. Les Imperial Crowns qualifient eux-mêmes leur musique comme un mix de Blues féroce, de Psyche-Delta Soul et de Pumping-Funk, c’est dire s’ils se foutent des étiquettes! Et nous aussi. Ce qui nous importe, c’est la qualité de leur musique et c’est vraiment le top du top! En fouillant un peu on retrouverait certes des réminiscences rolling’stoniennes ou beefheartiennes, comme sur ce The Mark Of Cain qui nous plonge dans le Londres des sixties des Pierres Qui Roulent. Grandiose…!! Car plus que des influences, c’est l’esprit même de leurs prédécesseurs qui les habitent, auquel il faut ajouter une slide guitare redoutable, un soupçon de culture musicale américaine et des musiciens extrêmement brillants. Unique, Indispensable!

Imperial Crowns