Blues

Le gigantesque Ian Siegal nous livre son treizième opus et, une fois de plus, nous balance dans les dents ses Blues taillés au sabre! Avec des titres sur lesquels sa voix éraillée et râpeuse se prête magistralement à l’exercice. Sans tomber dans la métaphore maladroite, on ressent tout de suite que cela vient des tripes et que le Blues lui colle à la peau. L’album est produit par Jimbo Mathus (14 albums dont un déjà avec Ian Siegal, “Wayward Sons”, en 2016), un habitué de Fat Possum Records ou Hill Country Records. Ce qui en dit long sur le bonhomme.
Il suffit de n’écouter que quelques titres pour comprendre pourquoi Ian Siegal est considéré comme l’un des tous meilleurs Bluesmen contemporains british (récompensé par 10 British Blues Awards, European Blues Awards et Blues Music Awards aux Etats Unis, excusez du peu!). Rappelons qu’il est allé réaliser deux disques dans le Mississippi, “The Skinny” et “Candy Store Kid” en compagnie d’Alvin Youngbloodd Hart, Cody Dickinson, Gary Burnside, Robert Kimbrougt et Lightnin’ Lalcolm. Dix titres donc sur cette nouvelle galette, tous composés par l’anglais natif de Portsmouth, dont trois morceaux, “My Flame”, “If I Live” et “Sweet Souvenir” coécrits avec Jimbo Mathus. Il avait précédemment enregistré un Live, “One Night in Amsterdam” avec un Band qu’il a tout simplement décidé de garder pour ce nouvel album… Preuve que les compères de Ian Siegal sont heureux de bosser avec lui, et lui de même. Il faut dire qu’ils sont déjà ensemble depuis quatre ans, un temps qui a permis à tous de prendre de bonnes habitudes et de ressentir une complémentarité qui fait souvent défaut à des artistes en recherche de formations ponctuelles ou pas. Les lascars complices de Ian Siegal sont Dusty Ciggaar aux guitares acoustiques et électriques et aux pedal steel guitares, Danny Van’t Hoff à la basse, Rafael Schwiddessen à la batterie et aux percussions, et Merel Moelker aux chœurs, comme y sont également tous les musiciens précédemment cités. Ian Siegal est au chant, aux percussions et aux guitares acoustiques, électriques, avec résonateur et slide en prime. Sans oublier “the guest”, J. Mathus aux guitares électriques et acoustiques, à la mandoline, au piano, à l’orgue, et à la batterie sur “One-Eyed”. Cette superbe production est dédiée au chanteur Freddy James et au musicien producteur Jim Dickinson, père de Luther et Cody Dickinson, membres fondateurs du North Mississippi Allstars. De quoi donner un petit relief émotionnel de plus à un “must 2018” à l’état pur…!
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Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
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