Ian McLagan – United States (Yep Roc)

Yep Roc
Rock

Depuis que Steve Marriott et Ronnie Lane ont reformé leur tandem de songwriters au paradis du Swingin’ London, les deux autres Small Faces rescapés font un peu figure d’orphelins. Dernier venu de la formation (où il remplaça leur premier claviériste, l’oublié Jimmy Winston), Ian McLagan fut ensuite de l’aventure des Faces (avec Rod Stewart et Ron Wood), avant d’entamer une fructueuse carrière de sideman (Stones, Springsteen, Townshend, Dylan…). Intronisé depuis au Rock n’ Roll Hall Of Fame, il s’est relocalisé à Austin voici un quart de siècle. Son 9ème album solo (produit par l’aristocrate Glyn Johns et mastérisé par Bob Ludwig), exhale le même charme approximatif que ceux des Faces et de son vieux complice Ron Wood. Ancré dans la même veine roots (entre tex-mex, country et blues), ses principales qualités résident dans le talent d’écriture d’un musicien qui ne s’y résolut pourtant que sur le tard (pour le meilleur), et celui d’un chanteur dont le timbre paraît parfois vaciller comme un funambule sur la mélodie (“Don’t Say Nothing”). Souvent émouvant (“Mean Old World”, “Love Letter”), il semble l’un des ultimes témoins d’une époque où l’on pouvait encore tenter en dilettante une carrière au long cours. N’empêche, les Black Crowes (fans déclarés) auraient sans doute tué pour un titre comme ce “All I Wanna Do”, et dès que les phalanges du lascar écrasent les touches de son Hammond B3, c’est toute la fraîcheur de temps immémoriaux qui vous saute aux tympans.

Patrick Dallongeville
Paris-Move
Ian McLagan