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Il nous l’a enfin sorti, cet album qu’on attendait depuis…depuis la sortie de l’excellent ‘Trick Bag’, il y un bail déjà. Ceci dit, on a bien fait d’attendre, car même si le lascar a pris le temps de laisser l’inspiration s’infiltrer lentement en lui, il en a incontestablement tiré la quintessence pour composer ces treize titres aux couleurs musicales diverses, façon arc-en-ciel sonore qui sublime le ciel que vous regardez. Sur ce très bel opus, Ian Kent n’impose pas son talent, il le distille, avec cette envie tenace de toujours proposer quelque chose de grande qualité.
Faut dire qu’il est bien aidé par ses Immigrants, compagnons de route sans lesquels lui, le chef de meute, se sentirait bien esseulé. Car le Ian n’a pas d’égo démesuré ni de melon qui a gonflé, préférant toujours associer ses musiciens à ce qu’il entreprend. D’où ce ‘Ian Kent and the immigrants’ sur la couv du digipack. Des immigrants qui savent également s’effacer pour laisser a place à des invités de marque tels Marten Ingle et Didier Meu à la contrebasse ou encore Dimitri Artemenko au violon, Mike Latrell aux claviers, sans oublier Deborah Lee et Johan Asherton aux choeurs sur ‘When My Time Comes’. Car il est venu, le temps, à Ian et ses immigrants, de frapper un grand coup avec ce ‘Almost Gone’, titre de l’opus et superbe chanson glissée au coeur des treize plages de la galette. Touchant et attachant à la fois, Ian Kent a la patte pour vous pondre de ces chansons qui finissent toujours par se placer quelque part dans un coin de votre tête, comme ce sublime ‘Wally’ sur lequel maître Kent se délecte à la mandoline.
Mais le troubadour sait aussi se glisser dans les habits de front man et envoyer grave, comme sur ce ‘It’s All Over Now’ qui ouvre l’album. Ca pulse et ca vous dégage bien derrière les oreilles, avec toujours Marc Varez à la batterie, le maître forgeron sorti des antres de Vulcain, Olivier Jargeais aux guitares et Sami Abes à la basse. Des vrais immigrants, en somme.
Au travers de ce nouvel album, Ian Kent démontre non seulement tout son talent de chanteur-harmoniciste-guitariste-joueur de mandoline, mais aussi son vrai talent d’auteur-compositeur. Celui qui donne une vraie valeur à des chansons et dont les paroles pèsent autant que la musique. Sans citer tous les titres de l’album je voudrais tout de même évoquer le vibrant et très beau ‘The House By The Sea’, une chanson finement ouvragée et qui ne vous laissera pas indifférent, tout comme ce très touchant ‘When My Time Comes’ qui clôture l’album. L’hymne d’un mec qui ne se prend pas la tête, qui vit sa vie comme il le souhaite car il est tout simplement lui-même, ce Ian Kent. La voix du chanteur est émouvante, toute en nuances, avec quelques grains de sable quasi imperceptibles qui la rendent plus attachante encore.
La musique, elle aussi, est toute en nuances. Acoustique ou électrique, avec ou sans percussions, intimiste ou plus expressive, elle vous invite tout au long des treize chansons à parcourir cette route à la manière d’un Jack Kerouac qui traverse l’univers d’un Ian Kent qui se met à nu.
Ses fidèles Immigrants l’accompagnent, épaulés par quelques guests au violon, aux claviers et à la contrebasse. On se laisse alors embarquer par les mélodies, les arrangements, la voix, séduits que nous sommes par cette élégance qui inonde l’album dans son ensemble.
Encore un superbe album, magique et touchant à la fois, extrêmement bien produit et qui vous donnera envie de découvrir, j’en suis sûre, l’album précédent, ‘Trick Bag’.
Blues Matters (UK)
La sortie du deuxième album de Ian Kent est un véritable événement car c’est vrai que le premier disque, Trick Bag, nous avait laissé une très bonne impression mais que nous étions bien loin d’être rassasié après son écoute. C’est donc une immense joie de voir arriver de nouvel opus. La traversée de l’univers du garçon se fait grâce à de nombreux ‘aller-retour’ remplis de beaucoup d’émotion. Cela commence par un morceau qui sonne bien folk, ‘It’s All Over’, ou l’artiste, accompagné de ses fidèles Immigrants, joue de la guitare acoustique, de la mandoline et de la National Steel. Avec toujours cette voix brûlante qui vient réchauffer un peu plus encore l’ambiance country-folk du morceau. Avec le suivant nous plongeons dans un rock façon sixties du meilleur aloi, ‘Tell Me You Love Me’. Là, ce sont deux guitares électriques qui imposent le rythme. Et le bon. Un premier invité est de la partie, Mike Latrell aux claviers. Tout était fini, dans le premier morceau, alors dans le second, c’est le contraire, nous avons besoin d’entendre qu’elle l’aime encore. ‘Lucky For You’ continue sur le même registre. On croirait écouter les Kinks. Il faut dire que la mélodie et les arrangements doivent y être pour quelque chose. Le bassiste est un autre invité de marque, Marten Ingle, que l’on croise d’habitude aux côté de Nina Van Horn. Puis ‘Broken Dreams’ nous plonge à nouveau dans l’univers country grâce à la mélodie jouée, entre autres, par une National Steel. Le ‘Loving Crimes’ suivant permet à un autre guest et ami, Dimitri Artemenko, de saisir un violon qu’il utilisera à la Grapelli dans ‘X-Pat Blues’, un titre façon jazz manouche. Ainsi s’écoule l’opus tout le long des treize plages qui le composent, avec ici Didier Meu qui vient jouer de la basse et là Johann Ashetton et Deborah qui viennent faire les choeurs sur ‘When My Time Comes’. Une très belle expérience musicale que je vous recommande!