Horace Andy – Serious Times

Minor5Flat7 – Groove Attack – Module
World Music

Personnage charismatique devenu l’une des légendes vivantes du reggae, Horace Andy nous revient avec un album à l’image du bonhomme: lumineux et tendre à la fois, réjouissant et touchant, avec cette voix inimitable qui le classe parmi les incontournables chanteurs de riddim.

Personnage sensible et attachant, celui qui fut surnommé ‘Sleepy’ est de ceux qui ne chantent pas le reggae, mais le vivent, vous le transmettent. C’est à l’âge de 16 ans qu’il enregistre sous son vrai nom, Horace Hinds, son premier single, ‘This is a Black Man’s Country’, mais ce titre ne rencontre qu’un très faible succès et Andy ne sortira de l’ombre qu’en janvier 70, quand lui et un de ses amis, Franck McMelody s’en vont passer une audition pour le fameux Coxsone Dodd, au mythique Studio One situé sur Brentford Road, au centre ville de Kingston. Le duo rate l’audition mais quelques jours plus tard, le jeune Andy réessaye tout seul et fait forte impression. Le sort en est jeté et plus rien ne sera désormais comme avant pour ‘Sleepy’. C’est Dodd qui lui donne le nom de scène Horace Andy, en hommage à l’ancien chanteur des Paragons, Bob Andy, alors au sommet de son art, mais aussi pour le distinguer de son cousin alors plus connu que lui, Justin Hinds, avec qui il avait déjà en commun ce ‘youngster’s signing style’. ‘See a Man’s Face’ et ‘Night Owl’ sortent en 1971, puis ‘Fever’ et ‘Mr Bassie’ en 72, juste avant le fameux ‘Skylarking’, l’un des plus gros hits de Horace Andy.
Cette chanson fut à l’origine distribuée sur la compilation ‘Dodd’s Jamaica Today’, puis fut rééditée en single après avoir fait sensation au Tippertone Sound System Dance. Elle grimpe rapidement au top des charts jamaïquains et restera l’une des chansons les plus appréciées de l’époque.
Dans les années qui suivent, Andy connait un énorme succès avec des titres comme ‘Something on My Mind’, ‘Love of a Woman’ et ‘Just Say No’, et la légende raconte que c’est même lui qui créa la trame de la chanson de Cat Stevens, ‘Where Do the Children Play’.

En plein succès, Horace Andy quitte Coxsone et se tourne vers Phil Pratt, avec lequel il va sortir d’autres hits tels ‘Get Wise, Feel Good’ et ‘Money is the Root of All Evil’. Sleepy est en constante recherche de créativité et prolonge ses expériences musicales en studio, seul comme en partenariat avec d’autres artistes.
Au début des années 90 il touche un autre public en collaborant à l’album ‘Blues Lines’ de Massive Attack, puis sur le suivant, ‘Protection’. Bosseur insatiable, Horace Andy réalise dans le même temps d’autres albums pour des producteurs renommés: Jah Shaka, Mad Professor et Bullwackie. La suite de sa carrière le verra partir pour les USA puis pour l’Angleterre, sans jamais oublier de revenir là où se trouvent ses racines, en Jamaïque.

Avec cet album, ‘Serious Times’, Horace Andy retourne à ses fameuses racines, celles du reggae qu’il entendait et chantait dans les 70’s, au Studio One, d’où une incontestable fraîcheur qui émane des 15 titres de cet opus.
Tous les riddims sont co-signés Horace Andy et Andreas ‘Brotherman’ Christophersen, qui a également participé à l’enregistrement et au mixage de l’album, le duo s’étant adjoint de bien belles pointures pour les accompagner: Leroy ‘Horse Mouth’ Wallace à la batterie, Daniel ‘Axman’ Thompson et Andrew Campbell à la basse, Lloyd ‘Obeah’ Denton aux claviers, Nambo Robinson et Romero Gray aux trombones, Dean Frazer au saxo, Herman ‘Bongo Herman’ Davis, Sky Juice et Sticky Uziah Thompson aux percussions tandis qu’Andreas ‘Brotherman’ Christophersen se réservait les parties de guitare.

Toujours aussi magique et magnétique, la voix de Horace Andy survole les 15 titres de ce ‘Serious Times’ pour faire de cet opus l’un des must du moment, voire de la décennie, et dont l’une des chansons phares est, et restera pour longtemps, ‘Rasta Words’.

Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy
Horace Andy