Honeymen – High Rise Fever

Autoprod.
Blues
Huitième album déjà pour ce duo fondé en 1995 dont on ne cessera de répéter qu’il mériterait (enfin!) une reconnaissance hors du cercle des potes et des inconditionnels du blues. Bluesmen bretons fidèles à la ligne tracée par leurs précédents opus, les frangins Elmore & Jimmy Jazz restent ancrés à ce blues terreux et poisseux qui leur va si bien. Comme s’ils étaient nés pour jouer ce blues-là, brut de décoffrage et sans fioritures, dépouillé et baveux à souhaits. Ce blues qui semble sorti des ornières où peu de musiciens osent encore se balader, ce blues qui frôle les ronces et les marécages, le roots de chez roots.
 
Après la parenthèse ‘Du blues dans mon quartier’ (mais en fut-elle une, vraiment?), album plus spécialement destiné aux kids (‘Les enfants sont l’avenir du blues’, me disait hier encore Joe Bonamassa, un de ces trop rares artistes qui va parler du blues dans les écoles américaines), le duo a replongé les mains et les instruments dans le blues le plus boueux et le plus lumineux à la fois, accompagné de leurs inséparables guitares et harmonicas.
 
Et comme pour mieux rester les pieds sur terre et la tête dans les étoiles du Delta, ce sont 7 compos qui se mêlent à 6 reprises, dont un savoureux ‘Little Girl’, signé Bo Diddley.
Une fois de plus, on passe avec plaisir du swamp au jump, et les compères présents en sus du duo apportent ce jus, ce peps qui fait d’un bel opus un super album. Alors quitte à parler de peps, autant citer ceux qui font les bulles en plus: Mig Toquereau à la guitare, Vincent Bucher à l’harmonica, et côté rythmique bandante à souhait, Jean-Marc Chalouni à la contrebasse, Thierry Lo & Sad Carnot aux percus, Mich Provost à la batterie.
 
Un album champagne dont on aurait trouvé la bouteille dans un fossé du Delta, en écoutant Little Walter, Eddie Burns, Roosevelt Sykes, Bo Diddley, Lightnin’ Hopkins et Lightnin’ Slim. Tous ceux dont les Honeymen ont repris un titre avant de refermer les volets de la cabane sur un instrumental de fort belle facture, ‘Lightnin’ Rocket’, qui donne à cet opus un sérieux goût de revenez-y.
 
Un CD de grande qualité et que l’on verrait bien en CD référence à faire écouter dans les écoles, et pas que de blues. Comme le fait Joe Bonamassa.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
 

Un opus disponible uniquement sur demande, à: t.lo@wanadoo.fr

Honeymen