Rock alternatif

Entre l’EP de 4 ou 5 titres et le LP de 10 ou plus, voilà le deuxième album de la formation estonienne Holy Motors qui arrive sur notre platine. Le premier, Slow Sundown, date de 2018, et deux ans plus tard les voici qui remettent le couvert. Comme le suggèrent et le titre de l’album et la photo de cover, c’est à une immersion dans l’Ouest américain que nous invitent les membres de ce groupe originaire de Tallinn. Ce qui mérite déjà toute notre attention, car ici nous n’avons pas encore le réflexe de tendre l’oreille vers ce qui arrive (difficilement, car on ne trouve guère d’albums des pays de l’Est dans les grandes et habituelles crèmeries) de cet endroit excentré d’Europe. Libéré de la chape de plomb soviétique il y a peu de temps, il est évident que leur perception de l’Americana est emprunte d’une certaine naïveté qui confère à leur musique un certain côté vintage qui n’est pas désagréable du tout! Concernant ces Holy Motors, certains n’hésitent pas à établir des parallèles avec des genres et sous-genres musicaux de folk ou americana, mais je ne me risquerai pas sur ces sentiers périlleux qui froissent souvent tant de personnes persuadées d’avoir apposé la bonne étiquette à tel ou tel groupe ou tel ou tel album. Même s’il est manifeste que la voix de la chanteuse et du chanteur sont particulièrement soft, pas si éloignées que cela du murmure parfois. D’autres vous évoqueront un sous-quelque chose de Rock alternatif, mais je n’étalerai pas ici mes appréciations comme d’autres la confiture, vous confirmant plutôt que c’est agréablement planant. La formation a composé tous les titres, à l’exception de Midnight Cowboy et Trouble, qui ont été composés par le seul Hendrik Tammjärv. Toutes les paroles sont de Lauri Raus et Eliann Tulve. La formation Holy Motors se compose de 5 membres: Eliann Tulve (chant, auteur compositeur), Lauri Raus (guitare), Hendrik Tammjärv (guitare), et Gert Gutmann (guitare), et Kaspar Kiinvald est à la batterie. Quelques invités font une apparition remarquée: Craig Dyer, le producteur, est aussi aux claviers, à la basse et au chant, ainsi que Leonard Kaage, le second producteur, aux claviers également, mais aussi aux instruments à corde, au piano et à la guitare basse. L’opus a vu le jour à Berlin, et c’est une bien belle découverte en ce qui me concerne… Une formation à suivre, surtout si les voix se font plus présentes.

Dominique Boulay
PARIS-MOVE & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, September 27th 2020