| Blues |
Quel cadeau d’anniversaire ! Hé oui, mine de rien, Hideaway fête son vingtième anniversaire par un album live bourré ras la galette de 16 titres qui sont aussi, à leur manière, un beau cadeau d’anniversaire au blues, et au blues joué en Belgique. Y’a des jours comme ça où on aimerait bien demander la nationalité belge (pour le blues, bien sûr… !). Le concert événement débute par une fort belle reprise de T-Bone Walker, Two Bones And A Pick, avec un superbe solo de Geeraard De Groote au saxo, avant un Bye Bye So Long de derrière les fagots et qui vous fera vous lever de votre fauteuil pour transformer votre salon en piste de danse.
Les titres références se succèdent, alignés avec un punch de champion du monde et un indéniable plaisir de jouer : I’ll Play The Blues For You, signé Albert King, qui rivalise ici sans gêne aucune avec la vibrante interprétation du grand Gary Moore, Nothing You Can Say et son émotion dans laquelle se reflète d’autres teintes musicales plus soul, Start It Up et son énergie communicative et un entraînant Back To New Orleans. On monte encore d’un cran avec My Blues sur lequel les deux gratteux de service, Ralph Bonte et Jean-Mari Herman qui, loin d’être manchots, se prennent un pied du tonnerre, tout en finesse, avant de lancer la machine à fond, pied enfoncé sur l’accélérateur.
La rythmique est solide, avec un duo Vandekerckhove à la basse et Guidée aux fûts qui assure, comme sur ce Can’t Get No Rest où nos deux compères sont le support d’un grand Patrick Cuyvers aux claviers. Hideaway, signé Freddie King, est ‘le’ morceau qui donna son nom au groupe de quatre copains qui démarrèrent l’aventure en 1986, avant de se retrouver à six, en 2006, pour ce concert anniversaire, après en avoir bouffé des kilomètres de bitume et assuré des concerts (au détriment sans doute des albums, le groupe n’en ayant enregistré que trois en vingt ans !) : premières parties de Koko Taylor et Magic Slim pour commencer, avant de tourner en Suède, en Espagne et au Québec.
Après un Blue Hour aux teintes bleutées bien chaloupées, le combo enchaîne sur un endiablé Calling Home du louisianais A.J. Croce. Petite pause dans cette soirée jubilatoire avec les premières mesures de I Shall Not Be Moved avant que la tornade ne s’abatte à nouveau, emportant tout sur son passage, tel un mustang, ce cheval que les sioux vénéraient pour sa rapidité et son énergie. Final de toute beauté avec cette très belle version de Mustang Sally avant de clore ces 76 minutes et 51 secondes de concert par un Party à l’arrachée, sans fioritures, en puissance.
Un live qui fait office de ‘Best Of’ et c’est mérité !
Frankie Bluesy Pfeiffer
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