Blues

Natif d’Edmonton et basé à Vancouver, le Canadien HARPDOG BROWN mène, depuis près de quatre décennies, une carrière obstinée à la tête de son propre orchestre. Harmoniciste remarquable et bandleader confirmé, s’il driva longtemps une formation majoritairement orientée Chicago blues, une récente découverte généalogique lui dévoila des ascendants néo-orléanais, et le convainquit d’incorporer cet ADN à son art. Avec l’adjonction d’une conséquente section de cuivres (et celle de l’éminent pianiste et organiste Dave Webb), HARPDOG BROWN propose, avec ce septième album en un quart de siècle, une version amplement revampée de sa formation, pour un répertoire oscillant entre celui des frères Liggins (“One Step Forward”, “Vicious Vodka”), et ceux de Dave Bartholomew, Cab Calloway, Wynonie Harris (“Buzzard Luck”, “Thinkin’ And Drinkin'”), Louis Jordan (“Blue Lights Boogie”, “No Eyes For Me”) et Louis Armstrong via Tom Waits (“Sasha’s Lullaby”). De savoureux originaux “à la manière de” (“Reefer Lovin’ Woman”) y côtoient donc de jubilatoires adaptations (“The Comeback” de Memphis Slim). Produite par le Canadien émigré à Nashville Steve Dawson (qui prodigue également quelques licks de guitare bien senties), voici une rondelle à ranger sur vos étagères entre celles de Buster Poindexter et le “Jumpin” Jive” de Joe Jackson: du rhythm n’ blues millésimé forties et fifties, ne laissant que peu de place au spleen et au cafard… Poussez les meubles, et sortez les tuxedos de la naphtaline, it’s party time again!

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder