HARD ROCK VINYLS – Dominique Dupuis

Editions Du Layeur
Livre

Dominique Dupuis, directeur éditorial aux Editions du Layeur, peut être à juste titre considéré comme un spécialiste des vinyles, qu’ils soient rock, éros ou progressifs, en référence à ses trois ouvrages de la fin des années 2000 chez Ereme. HARD ROCK VINYLS, ce nouveau voyage graphique au pays de la musique qui tape fort débute par le hard rock que Lester Bangs, journaliste gonzo à Rolling Stone puis Creem, a circonscrit aux années 1968-1976. Et se poursuit, ramifié, en autant de chapitres qu’il est référencé de dérivés du heavy metal. En 350 pages et presque deux fois plus de pochettes de LP avec rond d’usure et sticker mal décollé, les visuels arty du studio Hipgnosis cèdent du terrain aux graphismes photoshopés, froids comme la vague d’interdits qui souffle sur le 21ème siècle. Certes, cette première édition de HARD ROCK VINYLS n’est pas exempte d’erreurs (fautes d’orthographe), d’approximations (scans trop contrastés), et d’ellipses (non-dit: Houses Of The Holy a été photo-monté à partir de deux enfants seulement, frère et sœur). Mais les textes d’introduction ou d’accompagnement restent assez riches d’enseignements pour le profane. Exemple: Black Sabbath, pilier de la sainte trinité fondatrice avec Led Zeppelin et Deep Purple, usait et abusait du “diabolus in musica”, intervalle de trois tons (quinte diminuée), pour engendrer une tension chez l’auditeur. C’est pourtant sur un album bien contemporain que l’auteur semble avoir jeté son dévolu: Liebe Ist Für Alle Da, de Rammstein, et ses plans SM esthétisés jusqu’aux meurtres de femmes au sexe glabre. Des visuels qu’Agnès Grossman aurait pu inclure dans son manifeste féministe soft Le Monde Avant #MeToo (Hors Collection, 2018), si elle n’avait pas tant été accaparée à plagier la série des “Pubs Que Vous Ne Verrez Plus Jamais” (Hugo Desinge, 2012-2015).

Jean-Christophe Baugé
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