Indie Pop

Dans l’immense pays que constituent les États-Unis, la mobilité professionnelle a toujours eu pour conséquence celle des familles. Ainsi, l’histoire du rock ne compte plus les sagas d’enfants déracinés au gré des affectations de leurs géniteurs. Pour la jeune Hana Vu, si cette propension à la bougeotte semble s’être principalement confinée à Los Angeles (cité de 8.797.200 hectares, tout de même), elle n’en dédie pas moins son premier album à cette institution locale que demeurent les garde-meubles. Tout en assumant sans complexe son identité californienne (avec leurs claviers et flûtiaux, “April Fool”, “Heaven” et  “My House” n’auraient ainsi pas déparé le “Pacific Ocean Blue” du regretté Dennis Wilson, tandis que “Everybody’s Birthday” ravive pour sa part maints échos des premiers Doors et Love), elle ne s’en revendique pas moins de son époque, avec un disco beat furtif de ci (“Aubade”), et des poussées de guitare grunge de là. Si l’on y décèle les influences de maîtres contemporains tels que Sufjan Stevens, Ty Segall ou Ron Sexsmith (“Anything Striking”, “Maker”), voire Kate Bush (“I Got”), ce premier effort, porté par un souffle mélodique manifeste, se révèle des plus prometteurs (en dépit de sa pochette foncièrement hideuse). Assurément une jeune artiste à pister.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, October 24th 2021

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HANA VU – Public Storage : un album à commander sur le Bandcamp de l’artiste, ICI