Gwyn Ashton – Two-Man Blues Army

Fab Tone Records
Blues
Et le guerrier du blues nous revient avec une puissance de feu décuplée malgré le fait qu’ils ne soient plus que deux à jouer, l’artiste gallois s’étant séparé en route de la moitié de sa section rythmique. Du Blues Power trio, il n’a gardé qu’une moitié, pourrait-on dire: le batteur, Dave Small, en l’occurrence.
 
La guitare six cordes constitue toujours l’arme de prédilection de Gwyn Ashton, et dont le bottleneck en est le viseur télescopique. Celui qui fait mouche, quelles que soient la distance et la visibilité.
Depuis son débarquement réussi sur la planète bleue, Gwyn Ashton n’a réalisé que trois disques, mais les années précédentes avaient dû être bien utilisées à des fins artistiques précises. En effet, quand on sait que le personnage est âgé de 48 ans et que son premier opus, ‘Feel The Heat’, a vu le jour en 1993 et que le second, ‘Beg, Borrow & Steel’ date de 96, on peut légitimement se demander ce que l’artiste a bien pu faire toutes ces années là.
Ayant vécu toute sa vie en Australie, il avait même rencontré Rory Gallagher là-bas, était passé en première partie de ses concerts (en 1990) et ils avaient même eu, ou pris, le temps de devenir amis. C’est dire si l’envie de gratter la six cordes ne date pas d’aujourd’hui.
Et quand on sait qu’il n’est pas loin d’un voisin qui s’appelle Malcolm Young, on se dit que les décibels qui se font entendre dans le coin doivent être aussi nombreux que les sauterelles locales.
 
Vous sont proposées sur cet opus dix compositions personnelles du chanteur-guitariste-harmoniciste et deux reprises: la première, de Robert Johnson, et la seconde, de Arthur Blind Willie Reynolds.
 
Il est indéniable que tout cela suinte et transpire à grosses gouttes le Rory, et alors? Gwyn ne s’en est jamais caché et à ma connaissance, aucun vrai amateur de bonne zik ne lui a reproché quoi que ce soit. Son premier grand succès discographique, ‘Fang It’, fut même réalisé avec la section rythmique de R.G.: Gerry Mac Avoy à la basse et Brendan O’Neil à la batterie.
Du coup, j’irai même plus loin encore, en disant que le Gwyn vous maintient vivant l’esprit Gallagher tout en enrichissant son propre répertoire de très bons blues qu’il vous joue fort, très fort, en live. Comme si cette force émanait de Rory himself. Et c’est tout cela que nous apprécions particulièrement chez lui.
 
Il y aurait même, dit-on, des gens assez mesquins pour penser qu’il aurait aussi racheté le stock de chemises du célèbre Irlandais. C’est vous dire…
 
Dominique Boulay
 

  

Quand l’esprit de Rory traverse les onze plages (+ la douzième, en bonus), on retient une petite larme et on replonge dans ses vieux vinyls. Y’a des moments, comme ça, où on en veut presque à l’industrie du disque de nous avoir converti ces vieux LP du Rory en CD, mais bon, comme c’est pas ça qui le fera revenir…
Heureusement que y’a encore des lascars comme Gwyn Ashton pour porter haut le flambeau du blues façonné façon Rory Gallagher.
Un disque qui mérite incontestablement de figurer dans votre CD-thèque, et juste après ceux de Rory, et avec la note de 4CD, sans hésiter.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
Gwyn Ashton