GUNSMOKE BROTHERS BAND – Band Of Brothers

Autoproduction
Southern rock
GUNSMOKE BROTHERS BAND - Band Of Brothers

Comme ils l’énoncent eux-mêmes avec humour, “la Bretagne, c’est le Phare Ouest”, et s’il n’était leurs voix, plus rocailleuses que ne l’était le timbre nasal de Ronnie Van Zant (ils chantent tous, mais pas exactement comme les Beach Boys), on pourrait y voir une résurrection de Lynyrd Skynyrd et Molly Hatchet en terre bigouden. Comptez déjà les guitares, elles sont ici aussi au nombre de trois. Et comme chez leurs modèles, elles s’échangent et se repassent le lead, tandis que les deux autres s’obstinent à défourailler du riff à la sulfateuse. La section rythmique combine quant à elle puissance, précision et vélocité, avec juste ce qu’il faut de souplesse pour insuffler à ce vacarme le southern groove qui sied au genre, un peu comme ce dixie drawl que les rednecks charrient dans leur élocution (certes parfois empâtée de bourbon). Le décor fermement planté dès le “Liar Pigs” introductif (imaginez “Saturday Night Special” déboulé au turbo par Lemmy Kilmister), “Bringing You Back To Me” bifurque furtivement vers le penchant “Outlaws” de la force, et ses entrelacs de guitare y dessinent une sorte de macramé digne des Allmans au temps de la paire Duane & Dickey (récemment reconstituée au paradis des swampers). Mais nos amis rappliquent bien vite à Jacksonville, où la routine du samedi soir se débite à la feuille de boucher, entre fervents du cambouis et ceux du goulot fédérateur. Le taux de testostérone ne se mesurant heureusement pas encore à l’alcootest, un chorus à l’unisson y annonce le billet de sortie de chacune des Durandal, et on jurerait ne pas avoir ouï plus crédible reconstitution depuis les Kentucky Headhunters, Robert Jon & The Wreck et Blackberry Smoke. Passez donc le test: faîtes écouter “My Dog”, “Only Love” ou “Big Tits, Sweet Lips” (tout un programme) à n’importe quel féru de southern-rock, et il vous confirmera sûrement nos dires. Avec ses hennissements, bruits de sabots, de bottes et de saloon ponctués d’un coup de feu, “Wild White Wine” prend des atours Point Blank plus vrais que nature, tandis que la rythmique se la joue heavy-honky tonk et que la triplette des six cordes règle ses comptes comme à OK Corral. Seules incartades relatives à la doxa, le déclamatoire “Song For The Brave” évoque plutôt les premiers Wishbone Ash, tandis que “Kiss And Goodbye” rappelle Thin Lizzy. Mais introduit par des chants gospel, “Martin Brown” s’avère assurément le “Curtis Loew” des Gunsmoke Brothers, et le “Hangman’s Tree” conclusif est empreint d’un lyrisme viril non dénué de morgue (logique, à ce stade). Il faut souligner qu’en dépit de leur caractère souvent familier, ces douze plages sont toutes des originaux signés du chanteur et guitariste Xavier Quémet et que, où qu’ils se trouvent à présent, Sam Peckinpah et Gary Rossington approuvent d’un mutique thumbs up valant mieux qu’un long discours. À leur image, laissons donc nous aussi plutôt parler la poudre.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, June 8th 2024

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GUNSMOKE BROTHERS BAND, ce sont:

Lead Vocal & Lead Guitar : Xavier Quémet
Lead Guitar & Vocals : Niko Ar Beleg
Lead Guitar & Vocals : Seb Ar Beleg
Bass & Vocals : Tony Vasary
Drums & Vocals : Thibault Menut

Drums & Vocals at B-blast Records
Mixed and Mastered by Ben Lesous, B-blast Records