Blues |
A écouter pareil album on a beaucoup de mal à imaginer que le chanteur-guitariste qui nous interprète les douze titres de ce ‘Bare Knuckle’ vient de passer la barre des 70 ans. Et pourtant…
Né trois ans avant Jimi Hendrix, en septembre 1939, David William Kearney est l’une des valeurs sûres du label Alligator Records de Bruce Iglauer qui cosigne, d’ailleurs, le premier morceau de cet album, ‘Please Mr President’. Fortement influencé par B.B. King, T. Bone Walker et Guitar Slim, dont il partagera les tournées, Guitar Shorty s’est forgé un style très personnel et reconnaissable dès les premières notes tirées de sa guitare. Un jeu de guitare aux notes tendues, acérées, qui fusent sur fond de rythmique impressionnante. La manière dont Guitar Shorty libère ses notes est d’une fluidité diabolique et aucune difficulté ne semble pouvoir l’arrêter. A preuve ces titres que lui a cosigné son bassiste, Wyzard, et qui semblent avoir été composés pour faire vibrer le vieux guitariste comme un tout jeune prodige de la six cordes que l’on vient découvrir. Ecoutez le sur ‘The Sting’, signé Wyzard, justement, ou sur cette interprétation de ‘Gett Off’, un titre signé Tommy Castro que Guitar Shorty s’approprie totalement. C’est d’ailleurs une des forces de cet album : la qualité de son qui laisserait même à penser que tous les titres, qu’ils soient repris à d’autres, écrits pour lui ou cosignés par lui ont tous été écrits pour cet album. Une qualité de son à laquelle il faut associer tous les musiciens qui jouent sur cet album et dont quelques noms, pour le plaisir, vous feront comprendre pourquoi ce CD mérite de figurer très rapidement près de votre lecteur: Keb Mo, Rickey Rouse, Alex Alessandroni, Spacey T., et bien d’autres encore.
Beau et solide à la fois.
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