GRANT GREEN – Slick! Live At Oil Can Harry’s

Resonance Records / Bertus
Jazz

Enregistré cinq ans après le premier (double) volet d’enregistrements inédits que nous offre à présent Resonance, celui-ci présente Grant GREEN en quintette, où s’illustrent particulièrement le piano électrique d’Emmanuel Riggins, la basse électique du jeune Ronnie Ware et les congas de Gerald Izzard (le batteur Greg Williams fermant les rangs). Le fameux “Live At The Lighthouse”, qui signait la fin de sa seconde collaboration avec le label Blue Note, datait déjà de trois ans, et Grant GREEN se trouvait alors sans contrat discographique. Capté pour une radio locale lors de son passage dans un club de Vancouver au nom singulier, ce set présente un interplay fiévreux entre les six cordes de GREEN, la section rythmique et le clavier de Riggins. En ouverture, une adaptation du classique de Charlie Parker “Now’s The Time” est suivie du “How Insensitive” d’Antonio Carlos Jobim dans une extended version donnant libre cours à l’inventivité du combo. La pièce de résistance consiste en un funk medley de 32 minutes où défilent successivement le “Vulcan Princess” de Stanley Clarke, “Skin Tight” des Ohio Players, “Woman’s Gotta Have It” de Bobby Womack, “Boogie On Reggae Woman” de Stevie Wonder et “For The Love Of Money” des O’Jays (le tout à la sauce blaxploitation dont GREEN faisait alors son ordinaire). Que nos lecteurs les moins coutumiers de son art se rassurent: c’est aux antipodes du disco préfabriqué qui régnait alors sur les dance-floors! On y assiste au contraire à une généreuse éruption créative, et les bienheureux spectateurs de ce gig n’eurent pas à craindre d’y danser idiots. Témoignage précieux d’une période forcément méconnue de sa carrière, cet enregistrement est à marquer d’une pierre blanche: Grant GREEN n’entrerait plus ensuite que deux fois en studio, et ceci constitue son ultime live connu. À nouveau, un copieux livret de 48 pages accompagne l’objet (qui existe également au format double vinyle). Un objet indéniablement “collector”!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

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