GRACIE CURRAN & FRIENDS – Come Undone

Vizztone
Blues

Boston, Massachussets, est depuis plus de six décennies l’un des foyers musicaux les plus actifs des États-Unis. Depuis le J. Geils Band jusqu’à Aerosmith (en passant par Jonathan Richman et les Real Kids), on ne compte plus les formations de portée internationale à en avoir été issues, et si l’on y ajoute les états voisins de Nouvelle-Angleterre (Rhode Island et Washington, avec Danny Gatton, Roy Buchanan, Roomful Of Blues, les Nighthawks et autres Broadcasters), c’est l’un des cœurs palpitants de la scène blues américaine. La jeune Gracie Curran (sans relation avec le regretté Nick) y forma le High Falutin’ Band en 2010, pour se forger une enviable réputation d’entertaineuse dans les clubs des environs. Ne tardant pas à susciter l’attention de la critique, la formation publia en 2013 un premier album sur le label de Richard Rosenblatt, et remporta l’année suivante le titre convoité d’artiste blues de l’année aux Boston Music Awards. C’est que par delà le carénage qui préside aux destinées des grandes blues & soul shouteuses (avez-vous jamais imaginé Bessie Smith, Etta James ou Aretha Franklin chez Weight Watchers?), le timbre et le tempérament de cette young lady transpirent l’exubérante générosité dont elle use sur les planches. En ouverture, la plage titulaire lui offre une première occasion de signifier sa puissance d’expression, sur une bass-line semi-reggae renforcée de cuivres aux petits oignons. Dans la veine de Jimmy Reed, le shuffle traînant “Sweet Sativa” donne à Damon Fowler (qui co-produit avec la damoiselle) l’opportunité de faire scintiller une slide-guitar goûteuse à souhait. “Stay Up” est un ragtime jump, propulsé par les cuivres New-Orleans de Doug Wooverton et Mark Earley, tandis que “The Things We Love” emprunte un rumba beat lascif, avec le renfort des chœurs de l’excellente Reba Russell. “If Mama Ain’t Happy” est un vintage rock n’ roll incendiaire, boosté par un piano à la Little Richard, avec breaks abrupts en stop and go, et “Love Is The Cruelest Thing I Know” s’avère la soul ballad terrassante que son titre suggère. Gracie Curran y exprime toutes les nuances de son registre, entre désenchantement amer et poignant désespoir. Sur “Ernestine” et “Chasing Sunset”, elle aborde la blue eyed country soul que la grande Janis défrichait au temps où elle adaptait “Me & Bobby McGhee”. On espère ne pas avoir à attendre encore cinq ans pour une troisième livraison de cette bouillonnante artiste, ce disque est trop bon pour ne pas attiser notre impatience!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, July 12th 2019

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