Prog' Rock

Plus que le titre à l’ironie morbide Rejoice! I’m Dead!, c’est la légitimité même d’un album “de l’après” qui interroge les fans de Gong accablés par la double disparition de Daevid Allen (1938-2015), chant et guitare glissando, et Gilli Smyth (1933-2016), rires et soupirs. Les musiciens actuels de ce collectif space rock presque cinquantenaire, tous intégrés après 2009, sont pourtant de véritables exécuteurs testamentaires. Qui, sous l’égide du guitariste Kavus Torabi (Cardiacs, Guapo, Knifeworld), ont évité le piège de l’imitation servile. Les structures (souvent) alambiquées, le rôle (parfois) central du saxophone soprano et les improvisations planantes ont ainsi été conservées, au détriment des chuchotements de l’espace et des volutes synthétiques, signatures respectives de Gilli Smyth et Tim Blake dans les années 70. Didier Malherbe (duduk, hautbois caucasien de perce cylindrique), Steve Hillage (guitare) et Graham Clark (violon) assurant ponctuellement la transition, on retrouve, dans l’esprit, du rock anarchique de Camembert Electrique (1971) sur “Kapital” et des envolées éthérées de You (1974) sur “Rejoice!”. “The Unspeakable Stands Revealed”, où la basse fretless volubile de Dave Sturt (ex-Jade Warrior) contrebalance le chant clinique et plat sur 12 minutes de mesures asymétriques, a même tout d’un futur classique en live. Gong est mort, vive Gong!

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVE/ ROCK & FOLK

PARIS-MOVE, February 8th 2021

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GONG – Rejoice! (LIVE in Bonn 2017):

GONG – Rejoice! (LIVE in Bonn 2017):

GONG – The Unspeakable Stands Revealed (Phoenix FM session at Studio 6 Music):