Fidèles à ce que furent les spécificités de la planète musicale Gong, voici que le combo mené par le légendaire duo Allen-Hillage nous propose en 2009 un album qui nous annonce pas mal de choses pour 2032. Oublions ce dont on nous gavait pendant la fin des 90’s avec le foutu bug de l’an 2000 et autres conneries informatiques. Ici, la projection métaphysique du combo donne dans le positif, comme au bon temps des rêveurs Peace and Love que furent Daevid Allen et Steve Hillage, y’a plus de quarante ans.

 

Putain, quarante ans déjà. Hé oui, Gong fête en 2009 son quarantième anniversaire, et je peux vous dire, pour avoir causé avec Steve et Daevid, que les loustics ne les ont pas, toujours pas, les quarante piges, dans la tête. Eux voient le monde avec leurs yeux de jeunes chevelus de vingt balais, et que cette jeunesse là, vous la sentez passer dans la musique de ce ‘2032’.

 

Côté musique, Gong, c’est un rock spatial progressif aux multiples facettes, et qui n’a jamais cessé de progresser, d’ailleurs, à grands renforts de tout ce qui passe par la tête de nos doux rêveurs. En sus des synthés et autres claviers qui transforment la voix en sorte d’étoile filante, ou de comète vaporeuse, on vous glisse un long et superbe solo de Duduk, de la flûte, comme dans les 60’s, du violon électrique, histoire de vous faire vibrer l’épine dorsale, du sax, et encore du sax, sans oublier les innombrables variations de sonorités de la guitare de Steve Hillage.

 

Et dire qu’il aura fallu 35 ans exactement pour que Steve et Daevid se retrouvent en studio, leur dernier opus en commun ayant été ‘You’, en 74. Un album qui fait partie de la fameuse trilogie ‘Radio Gnome Invisible’ et à laquelle les fans du groupe ont tenté d’attribuer des suites, comme par exemple ‘Shapeshifter’, qu’ils surnommèrent ‘Radio Gnome 5’.

 

Comme dans de nombreuses productions de Gong, vous aurez droit ici encore à un poème dit par l’adorable et habitée Gilli Smyth, ‘Yoni Poem’, avec nappes de synthés qui vous font retrouver la route spatiale vers la planète Gong, cette fameuse planète où tout est amour et beauté, sans guerres et sans crises.

 

D’autres titres, au rythme plus carré, plus rock, portent en eux les chromosomes de morceaux qui feront date dans l’histoire de Gong, comme ce ‘Dance With The Pixies’ et ses cuivres lumineux, ‘Wacky Baccy Banker’ et son rythme déchaîné, ou ce ‘Guitar Zero’ et ses vocaux entêtants, et qui ne vous quittent plus, des heures après.

 

Inclassable, incomparable, irremplaçable, indéboulonnable, Gong est de retour, bien décidé à faire durer le plaisir jusqu’en 2032. Pour notre plus grand plaisir.

 

Frankie Bluesy Pfeiffer