Giovanni Mirabassi – Adelante

Discograph
World Music

La note de 4 CD en tête de chronique vaut pour des tas de choses. Autant pour le talent indéniable du pianiste que pour la voix de la chanteuse Angela Elvira Perez ou que pour le choix des morceaux. Jugez plutôt…, même si l’énumération des morceaux n’est rien en regard à l’histoire des peuples de tous les continents résumée ici! ‘L’Internationale’, ‘Hasta Siempre’, ‘The Partisan’, ‘A Luta Continua’, ‘Le Déserteur’, ‘La Estaca’, ‘Lilli Marleen’, ‘La Carta’, ‘Gallo Rojo’, ‘Gallo Negro’, ‘Assentamento’, ‘Libertango’, ‘Yo Me Quedo’, ‘Graine d’Ananar’, ‘Le Temps Du Muguet’, ‘Uno De Abajo’, ‘Le Chant Des Canuts’, ‘Gracias A La Vida’. Comme une leçon pour démontrer que l’on peut, et doit, rester fidèle à ses convictions en ces temps de déliquescence. Etre fidèle à sa conception de l’homme et à ses idées de gauche autant qu’à ses convictions de pianiste de jazz. C’est sans doute aussi la raison pour laquelle l’artiste s’en est allé enregistrer l’opus dans les studios Abdala, à Cuba, bien qu’il ne soit pas dupe du régime imposé par le vieux leader castriste. Tout comme il a convié un trio formé au sein du groupe cubain Irakere pour jouer ‘Yo Me Quedo’. Un groupe de musique cubaine fondé par le pianiste Chucho Valdes en 1973 et qui accueillit en son sein des musiciens talentueux tels le flûtiste José Luis Cortès, le percussionniste Angadiaz, le saxophoniste Paquito D’Riviera ou le trompettiste Arturo Sandoval.
Giovanni Mirabassi, un artiste qui accompagna Chet Baker, Stefano Di Battista, Flavio Boltio, Steve Grossman ou Daniel Humair et qui n’en utilise pas moins les 88 touches de son clavier comme des armes pour jouer ce en quoi il est convaincu et qui applique les propositions d’alternative économique à son travail ‘en essayant de faire du show business responsable dans un souci d’autonomie artistique et de partage équitable’. Un artiste qui sert la cause en laquelle il croit de la meilleure façon possible, en étant honnête et en étant tout simplement lui-même! Un exemple que bon nombre d’artistes devraient suivre.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
Giovanni Mirabassi