Gerry Jablonski & The Electric Band – Trouble With The Blues

Autoprod.
Blues

King King et les frangins Nimmo ne sont pas les seuls hérauts d’un certain blues-rock à l’Écossaise. Voici déjà le quatrième album de cette formation aux accointances polonaises (si l’on se réfère, outre celui de son leader, au patronyme de l’harmoniciste Peter Narojczyk). Outre les désormais inévitables références à Stevie Ray Vaughan (la funky plage titulaire), le parfum qu’exhalent ces 10 plages fleure son fond seventies à plein nez. Entre Free et Skynyrd ("The Well"), Chicken Shack ("Lady & I"), ZZ Top ("Fork Fed Dog") ou encore Robin Trower dès que la botte de Gerry actionne la wah-wah ("Curse", "Big Bad World"), Jablonski et ses acolytes perpétuent une tradition dans laquelle leurs prédécesseurs The Hoax s’étaient inscrits avant eux (au temps où leur chanteur, un certain Hugh Coltman, n’avait pas encore embrassé la carrière de crooner qu’on lui connaît à présent).

Quand ils ralentissent le tempo pour un slow-blues bien senti (l’ébouriffant "Down To The Ground") ou pour une ballade élégamment troussée ("Anybody" ou l’acoustique "I Confess"), leurs évidentes qualités mélodiques prennent toute leur mesure, mais leur arme secrète réside encore ailleurs. Si Gerry s’avère un chanteur convaincant, c’est l’incessant interplay entre sa guitare virtuose et l’harmonica de Narojczyk qui donne toute leur saveur à leurs compositions (d’autant qu’ils s’adossent à une section rythmique aussi souple que pertinente). Ainsi du soulful "Rich Or Poor", un rhythm n’blues agreste comme Steve Marriott aimait en interpréter, au carrefour des Small Faces et d’Humble Pie. Bien qu’enregistrée près d’Aberdeen, cette autoproduction fut masterisée aux fameux studios Abbey Road, et ça aussi, ça s’entend ! Bref, une formation qui, en dépit de sa puissante hérédité, possède une personnalité aussi originale qu’attachante.

Patrick Dallongeville
Paris-Move / Blues Magazine / Illico & BluesBoarder

Gerry Jablonski & The Electric Band