Georges Brassens – Militant Anarchiste

FREDERIC BORIES // Editions Le Mot et Le Reste
Livre
Georges Brassens - Militant Anarchiste

Disons tout de suite que cela n’a rien à voir avec Les copains d’abord ou l’Auvergnat, pour ne citer que ces deux compositions fameuses de Georges Brassens. Personnellement je préférais sa Supplique pour être enterré à la plage de Sète, et ce qu’elle sous entendait, puisque ce qu’il demandait tout simplement c’était de reposer à un endroit où il avait eu ses premiers émois, d’une part, mais surtout de le mettre au premier rang face à la mer, devant tous les notables qui reposent au cimetière marin ainsi nommé en 1945 en référence à Paul Valéry et son poème. Sans doute faut-il y voir une réminiscence de son affiliation aux idées libertaires, puisque c’est de cela qu’il s’agit dans cet ouvrage passionnant pour celui qui s’intéresse au développement des idées anarchistes au lendemain de la seconde guerre mondiale. Et c’est avec grand plaisir que nous laissons l’auteur nous guider, lui qui, enseignant d’une part, est également archiviste au sein du Cira Marseille (Centre Internationale de Recherches sur l’Anarchisme). Ce qui signifie qu’il nous informe de manière très pédagogique des vicissitudes que connait le mouvement anarchiste à l’époque. Une introduction et 16 chapitres dissèquent méticuleusement le parcours de Georges Brassens, du 22 octobre 1921 à Sète au 29 octobre à Saint-Gély-du-Fesc, soit à 43,2 km de sa commune natale. En bref, l’histoire d’un artiste demeuré fidèle à ses origines, ses idées et ses amitiés. Nous comprenons aussi de la meilleure des façons pourquoi et comment cette philosophie a été présente dans l’oeuvre du troubadour des temps modernes. En ce qui me concerne, je complète les informations contenues dans l’ouvrage avec les souvenirs que j’ai gardés de cette époque. Je passais une fois par semaine rue d’Alésia, en face du passage Florimont (juste en face de la SMAC, qui produisait le goudron…) où habitait Georges Brassens et on le voyait régulièrement dans un bar de la rue Des Plantes où il avait ses habitudes. Tous les commentaires à l’époque corroboraient l’idée que l’on se faisait du personnage, de sa modestie, de sa simplicité. Quelqu’un qui vivait en parfaite adéquation avec les idées qu’il défendait, tout simplement.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, March 9th 2022