GEORGE BURTON – The Yule Log

Porge Records
Jazz
GEORGE BURTON - The Yule Log

Élevé dans une famille de musiciens en son Philadelphie natal, le pianiste George Burton est assurément l’un des phénomènes ascendants de la scène new-yorkaise actuelle. Après un apprentissage classique au cours duquel il commença par pratiquer le violon et la viole (tout en se familiarisant au gospel et au blues à la maison), il se mit au jazz durant son cycle secondaire, s’immergeant dès lors dans le circuit de sa cité auprès de vétérans locaux tels que Sid Simmons et Shirley Scott. Jeune adulte, on ne tarda pas à le voir courir les sessions, qui le menèrent de Patti Labelle et Meshell Ndegeocello à Terence Howard, pour finir par lui valoir le poste envié de pianiste attitré au sein du Sun Ra Arkestra, qu’il tint de 2012 à 2019. Après deux premiers albums en tant que leader (“The Truth Of What I Am – The Narcissist” en 2016, et “Reciprocity” en 2020), le voici qui cède (déjà?) à la vogue opportuniste du disque de Noël. Passée la circonspection qu’inspire la démarche, la formule ne manque pourtant pas de tout attrait, puisqu’elle mixe habilement swing et musique de chambre, comme en témoigne d’emblée l’enlevé “Fum Fum Fum” que mènent de concert la vocaliste Nancy Harms, la violoniste Diane Monroe et les ivoires du patron. Le contraste entre les arrangements de cordes (viole, violoncelle et violon) et le groove hard bop que prodigue une section rythmique au taquet s’avère payant sur des originaux tels que “Some Children See Him”. Si les plus conventionnels “The Holly And The Ivy”, “Lttle Altar Boy” et “Christmas Time Is Here” concèdent certes à la tradition, le violon tour à tour pontyesque et grappellien de Miss Monroe et le clavier ellingtonien de Burton en pallient quelque peu la mièvrerie intrinsèque. Entre disque de commande et tentative superfétatoire d’en renouveler le créneau, cet épisode ne marquera sans doute guère la jeune carrière de cet artiste prometteur, mais certains moments n’en procurent pas moins une écoute plaisante (ainsi de la relecture du pourtant éculé “We Three Kings”). Espérons toutefois qu’il ne nous refasse pas le coup à Pâques.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, December 9th 2023

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