GASOLINE – The Orange Album

Celebration Days / Modulor
Rock
GASOLINE - The Orange Album

Comme disait l’autre, on a rarement deux fois l’occasion de faire une bonne première impression. C’est pourtant ce à quoi parvient d’emblée ce tandem parisien guitare-batterie, avec les premières plages de son premier album. Pas que la suite déçoive, non (au contraire), mais on n’a guère entendu plus fidèle re-création du MC5 que sur ce “Feel The Love” d’ouverture (avec les choristes d'”Exile On Main Street” en prime), alors que “Sugar Mama” (homonyme d’un titre de Sonny Boy Williamson dont le Taste de Rory Gallagher sut extraire son miel) en fait autant en télescopant une version punk-blues de “Rollin’ & Tumblin'” avec le pandémonium final de “My Generation”… L’hymne “Ballerine City” ravive les ombres emplumées des New-York Dolls de “Frankenstein” et “Human Being” (mais aussi celles des Pogues), et les ballades meurtries “Hey Boy” et “No More Trouble” (leur “Wild Horses” à eux) oscillent entre notre Johan Asherton et le Johnny Thunders sépulcral de “Hurt Me”. Le survolté “Standing On Fire” retrouve, intacte, la morgue de ces gouapes d’Iggy et Steve Dior au temps de “Raw Power” et des London Cowboys, tandis qu’un soul upbeat façon Mitch Ryder & The Detroit Wheels propulse “A New Pill In Town” sur les travées du “Trash” de Sylvain et Johansen. “Whisky & Sangria” et “Who’s Gonna Stop Me?” (avec son Farfisa vintage) partagent un sauvage patrimoine génétique avec les Seeds, Sonics et Standells des mémorables “Nuggets”. Clôturant l’affaire sur les brisées de Endless Boogie, le heavy “Without A Friend” évoque un pacte entre les Lords Of Altamont et le Black Rebel Mortorcycle Club, toutes pédales sustain, fuzz et wah-wah dehors. Presque tout ce que promettait Guns & Roses sans jamais l’avoir réalisé se trouve ici, inspiré et sans concession. Les combats d’arrière-garde sont souvent les plus beaux, et tant que subsisteront des gangs tels que Gasoline, le rock continuera à défendre chèrement sa peau.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, December 10th 2021

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Il n’est plus question ici du groupe de punk rock Gazoline, d’Alain Kan et Fred Chichin, ni non plus du groupe de hip hop français (1998) Gasoline. Une autre erreur consisterait à penser qu’ils sont une multitude, puisqu’ils font du bruit comme 10! Et bien non, il s’agit d’un duo, en fait. Théo Gosselin (photographe de profession) est à la batterie et Thomas Baignères (Le Spark, Flare Voyant, Darlings) est à la guitare et au chant, un duo né dans le quartier de Pigalle en 2019. Ce sont les White Stripes qui les ont inspirés et leur ont soufflé l’idée de n’être que deux. Il s’agit là de leur premier album. Un cocktail explosif de rock’n’roll, de blues, de rock aux allures de folk irlandais traditionnel, un mix qui ne laisse pas indifférent. Ils seront à La Grange à Musique (GAM) à Creil le 29 janvier, et s’il ne vous reste qu’une chose à accomplir avant l’inéluctabilité de la fin des choses c’est bien de vous précipiter, toutes affaires cessantes, 16 Boulevard Salvador Allende, dans cette ville de l’Oise.
Gasoline, c’est immense et cela fait penser à 50.000 choses entendues, mais… c’est encore mieux, en fait! Compte tenu de l’énergie déployée sur l’opus, j’imagine que le cocktail ne peut qu’être encore plus détonnant en Live. Ils ont composé les onze titres, au parfum évocateur: Whisky & Sangria, Standing On The Fire, No More Trouble, Who’s Gonna Stop Me?, ou encore A New Pill On Town… Et ils raffolent des Black Angels, de Mystic Braves, The Clean, Ruperts People et The Factory. En bref, que des référencs prerstigieuses! Une superbe pochette, en bonux, avec sans nul doute une référence au film de Stanley Kubrick…?

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, January 26th 2022

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