Gary Moore – Live at Montreux 2010

CD Eagle Records
Blues

Pendant une série de concerts durant l’été 2010, dont ce passage au festival de Montreux qu’il adorait, Gary Moore avait décidé de mettre entre parenthèses son côté Blues et de former un groupe purement rock autour de son ami de longue date Neil Carter (ancien guitariste/claviers de Wild Horses/UFO) comprenant aussi Jon Noyce (ex-Jethro Tull) à la basse et Darrin Mooney (Primal Scream) à la batterie. Le répertoire pour cette tournée fut basé sur la période des albums ‘Wild Frontier’ et ‘After The War’. Le premier morceau de la set-list, ‘Over The Hills And Far Away’ ne laisse planer aucun doute. Retour sur le heavy rock aux influences celtiques que Moore pratiquait à la fin des années 80. Et c’était aussi vers ce rock-là que Moore revenait avant ce jour funèbre du 6 février 2011, puisque trois nouvelles chansons de son album en préparation étaient ici testées en public. Le premier titre, ‘Days of Heroes’ nous ramène au Thin Lizzy de ‘Emerald’, et le fantôme de Phil Lynott plane. Frissons garantis…! Le deuxième inédit, ‘Where Are You Now’ est un slow comme Gary les aimait tant, nous un peu moins. ‘Oh Wild One’ est lui un autre retour aux sources celtiques du Belfast Boy, un autre titre nous ramenant au Thin Lizzy de la grande époque. L’ombre de Lynott plane encore sur ‘Out In The Fields’. Sa voix manque cruellement et les regrets nous envahissent. La tristesse aussi. Heureusement, la reprise de Jimmy Rogers, ‘Walking By Myself’, nous redonne la pêche. Magie de la musique, qui peut nous faire passer aussi rapidement par autant d’émotions différentes. Beauté de la guitare acoustique sur ‘Johnny Boy’… Oh, Johnny Boy, tu vas nous manquer! Un dernier cadeau de ta part avant la fin, 10:42 de ‘Parisienne Walkways’, un autre morceau que tu avais composé avec Phil Lynott que tu es parti rejoindre maintenant. Un peu trop tôt, Johnny Boy, un peu trop tôt…

Frenchy
Paris-Move

 

Ce n’était certes pas la première fois que l’Irlandais se produisait dans le cadre du Festival de Montreux, mais ce DVD présente un intérêt tout particulier puisqu’il s’agit sans doute de la dernière captation Live du prestigieux guitariste, celui-ci tirant ensuite sa révérence le 6 février 2011, en Espagne.
Eagle Vision est à l’initiative de nombreux enregistrements multimédias du guitariste, ‘The Definitive Montreux Collection’, en 2007, qui reprend des extraits de ses concerts de 1990, 1995, 1997, 1999 et 2001, ‘Gary Moore & Friends, One Night In Dublin, A Tribute to Phil Lynott’, en 2006, ou le ‘Live At Montreux 1990 – 2004’. Et je ne vous signale ici que les productions de la maison qui est à l’origine de la retransmission du concert en question, car vous pouvez également trouver d’autres DVD du grand Gary Moore chez Sanctuary Visual Entertainment, BBCDVD ou Warner Vision Australia. Mais il faut bien convenir que ce dernier show est émouvant à plus d’un titre. C’est en effet la dernière image du guitariste de Dublin qui nous restera en enregistrement ‘officiel’ Live, mais aussi la set list de ce concert annonçait des changements d’orientation musicale que l’on aurait bien aimé découvrir si la grande faucheuse n’était pas venue le chercher si vite. A l’entendre, en cette fin 2010, il semblerait qu’il ait momentanément voulu refermer la parenthèse du Blues, ce concert nous paraissant en effet bien plus rock que les précédents. Trois nouveaux morceaux y apparaissent en effet dans des tonalités plus marqués, ‘Days of Heroes’, ‘Where Are you Now’ et ‘Oh Wild One’, et un album dans le même ton était en préparation au début de cette année 2011. Quoi qu’il en soit, le public était enchanté et la communion entre les musiciens et celui-ci était totale… Une musique irlandaise précédait l’arrivée des artistes et l’accueil de ceux-ci fut à l’image de ce qu’ils allaient donner en retour: Darrin Mooney (Primal Sream) à la batterie, Jon Noyce (Jethro Tull) à la basse et Neil Carter aux claviers, à la guitare et au chant, un super band pour un super guitariste, et dans un Auditorium Stravinski rempli à craquer de fidèles pour qui cette soirée restera à jamais dans les mémoires…

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)


Gary Moore