GARY BRUNTON – GWAWR

Juste une Trace
Jazz
GARY BRUNTON - GWAWR

Le génial contrebassiste british nous offre sur un plateau 14 pièces musicales. Toutes les compositions sont signées par Gary, exceptées deux compositions de Sidney Bechet, Chant in night et What a dream, et une de Steve Kuhn, Poem for n° 15. Le contrebassiste est accompagné de François Jeanneau au saxophone soprano, Andrea Michelutti à la batterie et de deux pianistes: Paul  Lay, qui joue pratiquement sur l’intégralité de l’album, et Emil Spanyl qui joue sur trois morceaux. Le musicien britannique a déjà sorti de très bons albums chez Juste une Trace: Night Bus, en 2019, et Second Trip, en 2021, sans oublier l’excellent TRÊN DYDD (chroniqué ICI). Le talent du contrebassiste permet d’offrir une musique d’excellente facture, accessible à un maximum d’auditeurs, avertis ou non initiés.
François Jeanneau, saxophoniste, professeur d’université, compositeur, a joué avec les plus grands (Aldo Romano, Didier Lockwood, Jean-Paul Céléa, Daniel Humair, Henri Texier) et deviendra le premier chef du département Jazz et Musiques Improvisées au CNSMDP jusque 2000. Il a publié deux albums, Vert Sensitive en 2009 et Bric à Brac en 2011, et il poursuit un travail de soundpainting auprès d’élèves à Nancy. Andréa Michelutti est un batteur italien particulièrement apprécié pour sa faculté de varier son jeu en fonction des musiciens qu’il accompagne et de coller à merveille aux lignes musicales souhaitées par le compositeur. Paul Lay, pianiste/ arrangeur/ compositeur, aligne 7 albums en tant que leader, 3 avec Ping Machine et 10 en tant que sideman, car le lascar est également très sollicité. Emil Spanyl, que nous découvrons ici, est un pianiste hongrois, compositeur, arrangeur, ingénieur du son, et dont le jeu sur les ivoires est enchanteur.

Grand voyageur musicial, avec GWAWR Gary Brunton nous fait remonter à bord du train du jazz avec une sensibilité qui ne laissera personne indifférent. En effet, le permier titre, déjà, vous donnera des frissons tant l’émotion qui se dégage de cette compo est forte. Fort Steven n°5 est en effet un hommage à un ami tragiquement perdu, mêlant jazz modal et funk dans l’esprit d’un John Coltrane. Et dans le second titre, Tim’s Tune, Gary Brunton évoque un moment particulièrement douloureux et difficile de sa vie, vous faisant sentir au travers de sa contrebasse la douleur de perdre un fils et la résilience face à l’adversité. Un album qui s’écoute avec respect, et qui, je l’espère, vous fera vous précipiter sur les autres albums de ce merveilleux contrebassiste. Un grand moment de jazz qui mérite incontestablement d’être classé parmi les très convoités “indispensables” de notre rédaction.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, March 31st 2024

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