Gang – Hold up

autoprod. – 2009
Blues
Surprenant et étonnant premier opus que ce ‘Hold up’ effectué par ce quatuor aux quatre lettres, Gang, et qui aurait très bien pu marquer le coup par un ‘Bang’ comme titre de premier album.
Gang c’est quatre tronches, quatre zicos, quatre lascars au punch blues-rock percutant, bref les quatre côtés d’un carré bien délimité dans lequel faut faire gaffe où l’on met les pieds, car dans ce club de Gang(sters) on ne donne pas dans la dentelle. On taille dans le vif, avec un mélange de compos et de reprises qui vous envoient d’office dans les cordes. A preuve, ce ‘Stop Messin’ Around’ signé P. Greene, et ce ‘Never Walk Alone’ signé S. Lukather.
 
De fines lames critiques trouveront à redire sur cette basse trop en retrait sur ‘Sharp Dressed Man’ et qui donne à cette reprise des ZZ Top un son beaucoup plus aérien et moins brut de fonderie que l’original. D’autres estimeront que le chant à la tonalité très frenchy de Pascal Reny ne rend pas grâce à des titres comme ‘Cold Black Night’ ou ‘Gettin’ Down’, mais à ces grincheux là je continuerai à dire et redire qu’il vaut mieux un bluesman français qui chante avec ses tripes et son cœur en ne copiant pas l’accent british ou ricain qu’un chanteur qui se la joue en faisant comme si, et qui s’y fracasse. Et puis, finalement, un vrai Gang n’est-il pas fait pour s’imposer tel qu’il est? Avec ses armes? Et Dieu sait que les armes, Gang en a de belles, et d’efficaces, comme cette rythmique solide comme un roc, qui assure et rassure, et qui permet aux deux brigands-guitaristes de laisser filer leurs doigts sur des cordes de grattes aussi sensibles que des gâchettes. Ecoutez-les sur ‘Gambler’s Roll’ et sur ‘Never Walk Alone’, et si vous passez entre les balles, vous en aurez de la chance.
 
Et pour ceux que la castagne attire, remettez-vous cette perle qu’est ‘Hey Joe’ et laissez faire. C’est le KO assuré avant le coup de gong final. Une version passablement réussie d’un titre mythique et qui sonne très ‘gang’ avec cette voix de Pascal Reny qui raconte plus qu’elle ne chante avant de laisser les guitares vous mitrailler comme au meilleur temps de la prohibition. C’est crasseux, c’est poisseux, c’est torturé et trituré à la perfection (foi d’ex-gratteux à la Hendrix) et c’est sans nul doute dans ce son là que j’aurais aimé entendre ‘Sharp Dressed Man’, entre autres, car avec ce ‘Hey Joe’ là les gang’sters ont incontestablement mis le doigt sur leur ‘son’.
 
Côté compos, et sans même avoir de revolver ou de couteau dans le dos, je dis chapeau. De ‘French Blues’ (comme quoi, il a raison d’affirmer sa ‘frenchytude’, ce Pascal là!) à ‘Working Man Blues’ en passant par ‘The Deal Has Changed’, c’est du sang frais qui coule dans le caniveau. On sent que le Gang est passé par là et qu’il n’a pas fait de cadeau, petit ou grand. C’est direct, tiré à bout portant et sans sommation, tout comme l’enregistrement de l’opus, réalisé en moins de quatre jours. Et y’en a un qui oserait dire que le chiffre quatre ne leur colle pas à la peau, à ce Gang là?
 
Juste un mot, encore, pour que vous dire que les services de la police blues-rock ont fiché les quatre lascars car vous risquez de les retrouver au coin de chaque concert. Pour info, les têtes mises à prix sont Pascal Reny et Erik Lecroq aux guitares, Freddy Suzzy à la basse et Steffy Pingeon à la batterie. Vous êtes prévenus.
Et un dernier conseil : si vous voyez une affiche avec ce nom, Gang, ou leurs visages, courrez y mettre le prix car sinon ce seront vos oreilles qui seront mises à prix.
 
‘Hold Up’, un album à acquérir d’urgence avant de vous faire rattraper par la patrouille, sinon cela se règlera juste après le coin de la rue, un soir où le lampadaire sera en panne, avec le Gang pas loin, là, sur scène, pour vous filer la correction méritée.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
 
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