Jazz

Les cinq lascars n’ont pas choisi la facilité pour enregistrer cet album. Etienne Déconfin au piano, Viktor Nyberg à la double basse, Antoine Paganotti à la batterie, Abraham Burton au saxophone ténor et Gaël Horellou au saxophone alto sont réunis pour interpréter cinq morceaux composés par Gaël qui ne sont, à priori, pas facile d’accès. Et la partie n’était pas gagnée d’avance, surtout lorsque l’on fait le choix de ne proposer que cinq titres. Contrainte supplémentaire, l’album devait être enregistré lors d’un concert donné au Duc des Lombards, l’un des temples du genre, en janvier 2013. Et la magie opère…! La durée de quatre des cinq titres excède les dix minutes puisque le plus court fait 11’29” et que les autres durent successivement 12’15”, 16’23” et 16’29”. Il n’y a en fait que la dernière plage qui ne fait que 5’2”. Cinq plages qui sont cinq hommages aux plus grands: Jackie McLean, John Coltrane, Clifford Jordan et Sonny Rollins. Chacun des instrumentistes donne libre cours à des improvisations et sans doute grâce à cela, l’ensemble manifeste un sens inné de cohérence et de complémentarité. Et même si ce sont les deux saxos qui sont à l’honneur, le piano vient superbement en renfort seconder le duo basse-batterie pour mettre en valeur le souffle de Gaël et Abraham. Il faut rappeler que le jeune musicien est loin d’en être à son coup d’essai, lui que n’effraient ni le trio, ni le quartet, ni le sextet. Après s’être essayé à la fusion jazz-électro, il devient l’une des étoiles du Jazz acoustique hexagonal. Et puis être un grand Jazzman d’origine normande, cela mérite d’être noté (et salué), n’est-ce pas?