| Electro |
“De toutes les versions inspirées par une chanson, la version dub était la plus brute, la plus farfelue et la plus marginale. Elle avait la réputation de déplaire aux filles et de vider les pistes de danse”, déclara un jour Adrian Sherwood aux Inrockuptibles. Plus de quatre décennies après son essaimage, ce genre n’en a pas moins dépassé le statut de variant du reggae, pour accéder à celui de courant culturel à part entière avec ses codes, ses passeurs et ses réseaux spécifiques. Formé à Dijon en 2010, au format initial d’un simple duo machines-batterie, Full Dub revient en trio pour son troisième album, après une foultitude de singles, EPs et collaborations diverses. Entre Massive Attack, LKJ et Black Uhuru, des plages telles que “The Countdown”, “Wetlands”, “Berlin” ou “Erebus” privilégient samples et machines au point d’incorporer des chants et sons ethniques aux synthétiseurs, tandis que “Always Looking Around” et “Crowd” se rapprochent davantage d’icônes telles que Lee Scratch Perry, Burning Spear et Big Youth, et que nos amis ne répugnent pas à intégrer des éléments industriels à leur electro (“Bear”, “Dark Summer”). Fil d’Ariane de ce périple, une énorme basse pulse de bout en bout des beats arachnéens, comme pour évoquer ce que pouvait entendre Jonas au cœur de la baleine. Se gardant de la rigidité que pourraient distiller ces sons essentiellement numériques, la musique de Full Dub déborde au contraire de flux vitaux, un peu comme si les Réplicants de “Blade Runner” avaient accouché du skank du futur. Puissant et envoûtant: ne me réveillez pas tout de suite, après “Rewind” et “Forward”, j’actionne replay…
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, December 30th 2022
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https://www.youtube.com/watch?v=ca7gIw0cc7E
https://www.youtube.com/watch?v=vN68YUJct_8
https://www.youtube.com/watch?v=chKdEN7LT5k