Blues

Produit par Jim Dickinson, véritable icône de la musique à Memphis (Bob Dylan, The Rolling Stones, Aretha Franklin, entre autres…), ‘From The Bluff’ est le cinquième opus du combo et assure, côté son comme côté compos. Et comme avec certains labels le Père Noël c’est toute l’année, vous avez en bonus un onzième titre, cool, n’est-ce pas?

Cool, les Freeworld le sont, et leur musique respire le plaisir de jouer. Un plaisir qu’a insufflé en 1987 l’un des fondateurs du groupe, Dr Herman Green, le légendaire joueur de saxo qui accompagna Miles Davis, John Coltrane, B.B. King, Lionel Hampton, et bien d’autres encore, le ‘jeunot’ fêtant cette année ses 78 printemps.

Cool, les Freeworld l’ont toujours été et le resteront encore longtemps, n’hésitant pas à inviter à leurs sessions des pointures telles Luther Dickinson à la slide guitar, Art Edmaiston au saxo, Cody Dickinson (le fabuleux batteur des North Mississippi Allstars) à l’electric washboard, ou ‘East Memphis’ Slim et ses claviers.

Morceau cent pour cent musical niché au milieu de la galette, ‘Samourai’ vous offre une orgie de cuivres tous plus lumineux les uns que les autres, preuve que dans un combo comme Freeworld, les anciens comme Herman Green peuvent non seulement rivaliser mais fusionner avec plus jeunes que lui, tels E.J. Dyce à la trompette et ‘Captain’ Phil McGhee au saxo.

Sur ‘Simmer Down’, Brian Overstreet vous gratifie d’un splendide solo de guitare, salué par de grandes envolées de cuivres. Ici vous n’aurez pas de solo de six cordes à chaque titre ni de solo de saxo à tour de bras ; c’est comme cela vient, et puis faut bien faire aussi un peu de place aux invités, comme au violoncelle de Richard Thomas, sur ‘Not Alone’, l’un des morceaux les plus acoustiques d’une galette au son bien plein et rutilant à souhait.

Quand vous saurez enfin que les peintures pour la couv et le dos du livret sont signées par deux peintres de Memphis, David Lynch et Lamar Sorrento, alors oui, vous vous direz que ces mecs là, de Freeworld, sont décidément très cool, et que rien ne vaut la zik de gens cool comme ça.

Frankie Bluesy Pfeiffer
Blues Magazine & Paris-Move