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Le train du psychédélisme file déjà vers son terminus d’Altamont que les Four Seasons, estampillés Beach Boys de la côte Est, décident de le prendre en marche, sur un strapontin, le temps d’un LP assez aventureux pour braquer les programmateurs radio et récolter les dithyrambes des critiques. Sur des paroles de Jake Holmes – spolié de “Dazed And Confused” par Led Zeppelin en 1969 – le groupe chronique les temps présents, sans forcer le trait: “Saturday’s Father” évoque, avec la contribution des enfants de la tribu, les torts partagés menant au divorce. L’orchestration, elle, est luxuriante (“American Crucifixion Resurrection”, à tiroirs), la mise en place, prémonitoire (“Wall Street Village Day”, graine du soft rock de Steely Dan), et les chœurs, suggestifs (“Genuine Imitation Life” morphé en “Hey Jude” de quatre autres garçons dans le vent). Le meilleur des 31 albums des Four Seasons est un échec commercial (85ème place des charts US en 1969) que le biographe Paul Sexton présente, ironique, en ces termes: “Ce qu’on pressentait être leur Pet Sounds (Beach Boys) est devenu leur Odessey & Oracle (Zombies)”… Un grand oublié des encyclopédies sur le rock américain qui aura pourtant inspiré, par la une de son journal d’emballage, Thick As A Brick de Jethro Tull et Some Time In New York City du Plastic Ono Band.
Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METALLIAN/ PARIS-MOVE/ ROCK & FOLK
PARIS-MOVE, October 3rd 2023
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“American Crucifixion Resurrection” :
https://www.youtube.com/watch?v=tp_mWq89us4