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Le projet du label Philips, qui fleure le bon filon, celui dont on extrait l’or et le platine, est on ne peut plus lisible. Les Four Seasons version Joe Long (basse), tirés à quatre épingles au recto, proto-psychés au verso (l’héritage photographique reste toujours à portée de regard), reprennent Bacharach et son parolier David en face A, puis le barde Dylan en face B: douze titres qui épousent immédiatement l’oreille, autant de refrains taillés pour être retenus à vie. Loin d’être écrasé par l’ombre portée de ses illustres sources, le groupe pratique un curieux mélange de pusillanimité et d’audace. “What The World Needs Now Is Love” et “Always Something There To Remind Me”, respectivement plébiscités par Austin Powers en 1997 et Schmoll en 1964, pourraient réchauffer jusqu’aux cœurs de pierre. Soudain, sur des accords revenus à une simplicité biblique, Tommy DeVito cherche et groove: sa guitare fuzz taille dans le gras (“Queen Jane Approximately”). Frankie Valli sort du champ des impossibles: son falsetto file sur les trois minutes de “Don’t Think Twice”… Si aventureux que le simple sortira en 1965 sous pseudo (The Wonder Who). Ce 10ème album, à la production certes perfectible, agit comme un véritable liant générationnel, capable d’offrir le miroir d’un pays qui s’aime et se respecte.
Jean-Christophe Baugé
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PARIS-MOVE, October 3rd 2023
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“There’s Always Something There To Remind Me”: