FRANKIE LEE – Stillwater

Loose / Modulor
Americana

Second album pour Frankie LEE, singer-songwriter et guitariste qui fête cette semaine son 37ème anniversaire. Natif de la ville du Minnesota qui intitule l’album, il fit son éducation musicale sous la tutelle de son oncle et d’amis de son père, se produisant dans les bars dès l’adolescence. Naviguant à sa majorité entre le Wisconsin, Los Angeles, Tulsa, Nashville, Minneapolis, et finalement Austin, où il s’acoquina avec Joe Ely et JT Van Zandt (fils de Townes). Travaillant dans un centre équestre le jour, et rejoignant la ville le soir pour s’immerger dans la scène musicale locale. Ces années d’apprentissage ne pouvaient qu’imprégner son art de la marque de ses prédécesseurs, ainsi que des maniérismes de divers courants americana. Dès les deux plages initiales, “Speakeasy” et “Only She Knows”, on est transportés près d’un demi-siècle en arrière. Avec leurs parfums délicatement agrestes, elles évoquent en effet les climats du “All Things Must Pass” de George Harrison, ainsi que le Slim Chance du non moins regretté Ronnie Lane. L’affaire prend une tournure americana FM avec “Downtown Lights” et “Blinds”, qui traduisent l’influence d’un autre disparu, Tom Petty (avec leur steel guitar languissante), tandis que “In The Blue”, “One Wild Bird” et “Ventura”, ballades drivées au piano et à l’orgue, renvoient aux ambiances d’ouverture de cet album, avec une touche Nilsson prononcée (décidément, ce n’est plus un disque, ce sont les Invalides). “(I Don’t Wanna Know) John” nous ramène heureusement parmi les vivants, puisqu’on y décèle l’influence du Springsteen de “Devils & Dust” et “Nebraska”. Avec son titre transparent, “Broken Arrow” aurait pu se référer à Neil Young, mais c’est Tom Petty qui revient à l’esprit à son écoute. Verdict: ce garçon dispose de conséquents atouts (joli timbre, juste ce qu’il faut de nasal, excellents accompagnateurs, sens de l’espace et pertinence du rythme). Il lui reste toutefois à s’affranchir de références qui risquent de le condamner à terme au funeste statut de succédané (sans jeu de mot, hélas). Happy birthday, Mr Lee.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, June 27th 2019

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