Indie Pop

Quinzième album en autant d’années pour ce prête-nom du dénommé François Marry. Presque aussi creux et auto-centré qu’un Biolay, cet électron libre de l’indie pop européenne se contemple à nouveau le nombril, mais cette fois avec le concours du Finlandais en vogue, Jaakko Eino Kalevi. Émincée au possible, la contribution de ce dernier relève ici du minimum syndical (“Julie”, “Lee-Ann & Lucie”, “Tourne Autour”, “Dans Un Taxi”), et l’on s’ennuie ferme au pensum que constitue l’audition de ces dix titres proposés par François & The Atlas Mountains. Que “Revu” s’avère un pastiche de Daniel Darc et “Par Le Passé” et “Gold & Lips” (une fois de plus) du sous-Dominique A, que “Coucou” et “The Foreigner” évoquent Matthieu Boogaerts (mais en moins bien) et que “Holly Golightly” rende un hommage béat (et convenons-en, un peu con) à l’égérie de Billy Childish et Thee Headcoatees ne rachète rien: le faux nez dont s’affuble François Marry parvient de moins en moins à en masquer le narcissisme fondamental. Un disque aussi insignifiant que superficiel, mais pas compliqué en somme. Une forme de lâcher-prise pour des temps stressés, une pop jacuzzi. Bienvenue au club des autruches, mais un conseil, cher ami: au lieu de vous échapper avec “Les Fleurs du mal” pour vous “retrouver seul face au miroir de Baudelaire”, rappelez nous plutôt quand vous aurez quelque chose à dire.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, March 4th 2021

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