FRANCIS BLANCHE – Chante et fait chanter… 1942-1962

Frémeaux et Associés
Chanson fantaisiste

L’immortel premier rôle d’ “Adieu Berthe”, incarnation du salace Maître Folace des “Tontons Flingueurs”, du Boris Vassilief des “Barbouzes” et du Sâr Rabindranath Duval n’exerça pas seulement sa fantaisie sur les planches ou à l’écran. Outre ses activités radiophoniques (avec ou sans son complice Pierre Dac), Francis Blanche écrivit (selon les exégètes) entre 593 et 676 chansons… Dont “seulement” 400 auraient effectivement été enregistrées, par des artistes aussi divers que les Quatre Barbus, Odette Laure, les Frères Jacques, Pierre Dac, Charles Trénet, Eddie Constantine, Patachou, Jean Sablon, Jacques Hélian, Zappy Max, Colette Renard, Johnny Hess, Jean-Claude Pascal, Cora Vaucaire et Dalida.
En quatre CDs présentant près d’une centaine de ses créations sonores, ce coffret lui rend à la fois justice et hommage. On nous pardonnera une tendresse particulière pour le premier d’entre eux, où l’inénarrable Francis interprète lui-même 23 de ses propres titres. Outre la folie inventive qui caractérisait chacune de ses interventions, on peut y goûter la parfaite métrique de sa poésie, mais surtout, ses impressionnantes capacités vocales. Le bougre chantait non seulement extrêmement bien, mais assortissait aussi ses interprêtations d’une étonnante versatilité, assurant fréquemment plusieurs rôles au fil de la même chanson (ainsi que les timbres vocaux correspondants). L’occasion de (re)découvrir de nombreux chefs-d’œuvre faisant désormais partie du patrimoine, tels les délirants “Général À Vendre”, “Le Théorême”, “Ca Tourne Pas Rond”, “La Pince à Linge”, “Sœur Marie-Louise” ou “La Complainte Des Robinets Qui Fuient”. Et de se fendre largement la poire, sans pour autant fou-rire idiot !
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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