Africana

Né en juillet 1929 au sein d’une famille désargentée de Douala, le chanteur, guitariste, poète, écrivain et humoriste camerounais Francis Bebey est décédé à Paris le 28 mai 2001. Pour le vingtième anniversaire de sa disparition, le label Peewee! entreprend de rééditer en version Deluxe l’un de ses albums majeurs, enregistré en 1997. La sanza (cette flûte à un seul trou, que découvrit Francis un beau jour en se produisant devant des pygmées du nord-ouest du Congo) ne produit en théorie qu’une unique note. Dès la plage titulaire qui ouvre les festivités (de même que sur des instrumentaux mêlés de percussions traditionnelles tels que “Lamido”, ou cet “Essok’am” que la tribu Bebey scande en chœur en Douala), on en perçoit pourtant les modulations produites par Francis et son fils Patrick, et l’on ne peut manquer d’y trouver quelques similitudes avec le son du doudouk, si cher à Didier Malherbe. Les qualités de guitariste de Bebey père ne sont pas en reste, comme en témoignent “Stabat Mater Dolorosa”, “Mandema”, “Bantu Lullaby”, “To The Rain For The Sahel” ou l’irrésistible biguine “Sangara”. Il faut dire que ce dernier avait scrupuleusement étudié le jeu du maître Segovia… Avec le concours du saxophone et des percus de son autre fils Toups, certains titres (comme “Noon Smile”) se rapprochent par ailleurs de la veine de son compatriote et ami Manu Dibango. Enrichie d’un copieux livret (où une biographie succincte côtoie une longue et édifiante interview de Francis), cette réédition, concoctée sous l’égide de son fils Patrick, s’augmente de trois titres inédits disponibles via le QR code de son livret. A genuine labour of love…

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, May 12th 2021

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FRANCIS BEBEY – Dibiye: un album présenté sur le site de PAM (Pan African Music), ICI

Francis Bebey – Bantu Lullaby:

DIBIYE Patrick Bebey Quartet: