Fishbone Rocket – J’aime pas les gens

Autoprod.
Rock

Originaire de Vannes, les bretons de Fishbone Rocket qui filent vers leur prochain dixième anniversaire en 2012, ne donnent pas dans un univers folklorique illuminé par un traditionnel biniou, mais dans un cocktail explosif siglé ‘funk rock fusion progressif’ bien relevé. Aux manettes depuis les débuts, Romain Bodossian à la guitare et au chant et Tony Guillou à la batterie, ont forgé au fil des années un style qui leur colle à la peau et aux doigts. Les garçons ont les tripes qu’il faut pour plaquer des paroles qu’il faut, et en français, s’il vous plaît, au lieu de se la jouer fastoche avec un répertoire chanté qu’en anglais et dont une bonne partie du public, il faut bien l’avouer, ne comprend pas un centième des paroles.

L’opus débute par le titre éponyme ‘J’aime pas les gens’ qui commence par un sax bien jazzy qui ouvre la porte à un groove bien gras qui colle aux enceintes. Titre phare de l’opus, il fait vibrer quelques unes des nombreuses influences d’un combo capable de faire avec une maestria déconcertante le grand écart entre les Red Hot Chili Peppers, Rage Against the Machine, Living Colour, Frank Zappa, Jimi Hendrix et King Crimson.
Sûr qu’avec des lascars pareils c’est ‘Pas la peine de pleurnicher’, car une zik pareille, ça vous décolle la pulpe du bulbe, ça vous dévore les tripes, ‘Ca pique les yeux’.
Sur ‘Crack boursier’, titre que l’on verrait bien comme hymne de toute une génération (voire de toutes les générations) contre le pouvoir du pognon sous toutes ses formes, Romain & Co accueille en ‘special guest’ G. Bodossian, le paternel de Romain et génial guitariste d’Océan, mythique groupe de rock français dont les gênes se retrouvent indiscutablement dans ce Fishbone là.

Avec un nom qui renvoie au mythique combo new-yorkais Fishbone, précurseur du tsunami fusion des 80’s, le Rocket composé du duo des créateurs, Romain et Tony, s’appuie ici sur un bassiste, Pierre L’Eildé, un contrebassiste, Dom Braud, et un percussionniste, Yann Lhuisset, qui officient respectivement sur ‘Niveau zéro’ et ‘Le Feu’, tandis que Marie Gautier a pris place dans au chant, apportant sa touche d’énergie sensuelle et féline à cette musique couillue et percutante.
Aussi percutante que la couv du livret dessinée style 70’s et 80’s qu’un Zappa aurait sans aucun doute retenue pour un de ses LPs, car déjantée et barge juste comme il faut.

Cerise sur le cake, la grosse majorité des titres dépasse les cinq minutes et autant cela les pénalise pour passer sur les radios, autant cela les positionne dans la lignée des bons vieux morceaux du rock progressif et des morceaux fusion. Et chantés en français, cela leur donne une classe digne d’un Zappa.

D’ailleurs, c’est classe de cracher à la face des gens qu’on ne les aime pas non…?
Zappa aurait aimé, et nous, à la rédaction de Paris-Move, on adore!

Frankie Bluesy Pfeiffer
Paris-Move, Blues Magazine (Fr), Blues Matters (UK), Classic Rock (UK), Blues Blast Magazine (USA)…
Fishbone Rocket