Pop, Rock |
Bien que plus que daté, le concept de supergroupe (inauguré lors de la naissance de Cream) semble avoir encore de beaux jours devant lui. Qu’on en juge: à Peter Buck (REM) et Corin Tucker (Sleater Kinney) se joignent au sein des FILTHY FRIENDS Kurt Bloch (guitariste de The Fastbacks), Scott McCaughey (bassiste de Minus 5 et Young Fresh Fellows) ainsi que le batteur Bill Rieflin (King Crimson). Question de génération, ces braves gens délivrent un premier album de classic-rock réminiscent de la scène indé U.S. des années 90. Ils ont beau s’en défendre, bon sang ne saurait mentir, et une bonne part du son de cet “Invitation” titillera favorablement les fans endeuillés de REM. Ainsi de “Faded Afternoon” et “Any Kind Of Crown”, avec leur jingle-jangle de guitares byrdsiennes, réminiscentes de “Losing My Religion” et autres “Shiny Happy People”. “Despierta”, “The Arrival” et “No Forgotten Son” sonnent par ailleurs comme des outtakes du “Horses” de Patti Smith (paru voici plus de 40 ans), et l’intro de “Windmill” comme un démarquage du “Marquee Moon” de Television (même millésime). Les lyrics (tous de la plume de Tucker) semblent présenter pour point commun une aversion certaine envers le dernier locataire en titre de la Maison Blanche (un être cependant en tout point charmant). Bref, un bon skeud si l’on considère les CVs respectifs de ses protagonistes, et la preuve (du moins pour Peter Buck) que la retraite ne demeure pas la seule option judicieuse pour les riches rock-stars (gaffe au nom du label, tout de même).
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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