FALLEN LILLIES – No Master For Lilly

La Poudrière
Metal
FALLEN LILLIES

Imaginez (si vous le pouvez) un croisement entre L7, les Helvètes Monsters, et Motörhead. Depuis Montbéliard, le quatuor féminin Fallen Lillies défonce tout sur son passage en une course folle de dix originaux beuglés en chœur, dont la portée philosophique (ouvertement émancipatrice du male power dominant) ferait passer Nashville Pussy pour un orchestre de thé dansant, Joan Jett pour Rika Zaraï et Gisèle Halimi pour Sœur Emmanuelle. De “Backlash” et “Cat Calling” au judiceusement intitulé “Burn”, on a rarement ouï dans ce pays pareille adéquation entre la forme et le propos. Les libertaires “Checkmate”, “Puppet Show” et “Hooked” évoquent ainsi des Runaways qui auraient contracté la rage de Valerie Solanas, tandis que “Virgin Lilly” et “Ode To Grandma” enfoncent le clou résolument féministe de l’entreprise. Capté à Bruxelles sous la houlette de Charles de Schutter (Kyo, Ozark Henry, Pleymo, No One Is Innocent, Ghinzu), ce premier album a tout d’une grenade à fragmentation, comme le proclame son conclusif “Dirty And Loud”.  Depuis la défection des Slits, il aura donc encore fallu quelques décennies pour qu’un combo 100% féminin puisse brandir un majeur impérial à la face d’un rock à peine moins machiste qu’à son origine. Où qu’ils reposent désormais, Phil Spector et Kim Fowley en auraient avalé leur moumoute et leur dentier.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, January 10th 2022

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