Attention, planquez tout ce qui est fragile autour de vous car vos enceintes vont rugir comme vous les avez rarement entendues faire. Avec Eryn Non Dae, on ne donne pas dans la demi-mesure. C’est du metal rock qui assure, et dark grave. Ca vous débouche les neurones embrumés par les bad news de cette vacherie de télé du matin, ça vous secoue le cocotier pour vous provoquer une érection de mammouth, ca défrise de partout, même le pubis de la voisine, et ca vous rentre dans le gosier via les narines façon boisson à la teinte orangée frappée du sigle JD, le feu en plus.

 

Connu des amateurs et fans de metal par leur sigle, END, les cinq lascars de Eryn Non Dae sont des forgerons dont les enclumes sont dignes de celles des cinq dieux des ténèbres les plus puissants: Franck et Yann à la guitare, féroces duellistes qui se donnent jusqu’à ce que leurs âmes se confondent en un torrent de lave, Julien, batteur auquel aucun beat ne résiste, Mika, bassiste marqué du sceau de la force fatale, et Mathieu, chanteur qui vous traduit par les tripes tout le noir et la dissonance que l’on vous masque sous des couleurs pastels.

 

Ici, le pastel est balayé par l’énergie du vouloir. Vouloir tout, et plus encore. Formé en 2001, END a non seulement développé mais forgé son propre style de metal rock agressif, balayant tout ce qui peut ressembler à des contraintes, poussant le curseur de leur créativité jusqu’au bout, comme peu de groupes ont osé le faire. Cela vous donne une musique où de courts moments planants vous ouvrent les entrailles de la terre pour vous y plonger ensuite à coups de riffs acérés de guitares saturées.

 

Sûr que d’avoir tourné avec Gojira, JenX ou Black Bomb A a apporté un plus au band, les confrontant au juge suprême, le public. Un juge dont la sentence les conduisit en studio en 2005 pour y enregistrer un EP, ‘Never Ending Whirl Of Confusion’ et dont le titre ‘Beyond The Sense’ a été retenu, pendu, cloué sur le sampler Rock Hard de juin 2005.

 

Cette première étape franchie dans ce périple qui doit les mener au plus sombre des entresols de la création metal, voici END qui descend un nouveau palier en étant présent sur une compil en compagnie de Dagoba, Manimal and Punish Yourself.

Nouveau palier descendu en 2007 cette fois, avec une participation au Hellfest où le groupe côtoie des références, tel Slayer. Les nuages noirs de la consécration s’accumulent sur la tête des cinq comparses, jusqu’à cet opus, ‘Hydra Lernaïa’, qui leur fait toucher du doigt le nirvana le plus sombre, le plus dark, celui auquel END tend depuis des années.

 

Reste maintenant à END à confirmer, car rien n’est gagné d’avance, surtout lorsque l’on flirte avec les flammes les plus brûlantes. J’en connais qui pensaient avoir serré dans leur main la pierre noire des dieux, celle qui est enfouie au plus profond de leur âme, et qui se sont brûlés au troisième degré mental pour ne pas avoir su maîtriser leurs compagnes incendiaires. D’un coup ils sont revenus en pleine lumière et tout s’est effrité. Poussière ils sont devenus.

 

Ceci étant, Eryn Non Dae dispose d’une force encore inconnue jusque là par d’autres, leur nom: END. Une force qui leur permettra, j’en suis sûr, de dépasser sur chaque album à venir, la force enfermée dans le précédent, et sur lequel ne sera jamais écrit le mot ‘FIN’.

 

Frankie Rocky Pfeiffer