Jazz

Kurt Tucholsky (1890 – 1935) écrivait que pour cause de mauvais temps la Révolution n’avait pu avoir lieu, en Allemagne, que dans le monde de la Musique. Je ne sais pas si c’est à cette révolution là que se réfère Eric Truffaz ou bien à une plus grande à venir mais il est déjà sûr que l’atmosphère suscitée par ce nouvel album signé Erik Truffaz est propice à songer justement à ce qui doit advenir.
Ce sont dix morceaux d’un nouveau chapitre que nous compose le trompettiste helvétique. L’ouvrage commence par le titre éponyme, hommage à Ennio Morricone, dont la manière de composer peut être comparée à la tessiture du dit morceau, et il s’achève par un superbe Revolution of Time. La boucle est bouclée, avec cette entame par un titre en espagnol autant que sud-américain, et s’achevant par la même suggestion, en anglais cette fois: songeons à la Révolution… ! Surtout que cette musique-là fait dissoudre les frontières et unit les peuples.
Le quartet se compose toujours d’Eric Truffaz à la trompette, Marcello Giulani à la basse, Benoit Corboz aux claviers et Marc Erbette à la batterie. La voix féminine n’est plus celle de Sophie Hunger mais celle d’Anna Aaron. Le « jazz fusion-révolution » proposé ici est tout aussi smooth que vibrant, et tout aussi soft qu’intense. Il ouvre l’esprit aux vagues de la révolution.
Un opus qui se doit de figurer dans la discothèque de tout indigné !