ERIC GALES – The Bookends

Mascot / Provogue
Blues, Funk, Jazz

Eric GALES… Ce type est un true survivor! Ex-enfant prodige, il saisit sa première guitare dès l’âge de quatre ans, avant de courir les guitar-battles avant son douzième anniversaire, et de partager la scène avec Carlos Santana lors des 25 ans du festival de Woodstock. Le décès brutal de son frère aîné Manuel (alias Little Jimmy King), associé à de douteuses fréquentations, le mena sur la pente de l’addiction et de ses dégâts collatéraux. Quand on lui en présenta l’addition, ce n’est qu’après un sévère sevrage (et un séjour carcéral) qu’il put reprendre une carrière qui s’annonçait auparavant prometteuse. Éclectique et cultivé à l’extrême, Eric GALES s’avère capable de citer Debussy, Segovia et Hendrix dans le même solo. Cet album arpente allègrement le funk psychédélique (“Whatcha Gon’ Do”, “Reaching For A Change”), quelques soul anthems réminiscents de Prince (ce “How Do I Get You”, au solo terrassant) et le blues sudiste dans la veine de Stevie Ray Vaughan (l’étourdissant “Southpax Serenade”, featuring Doyle Bramhall II, véritable tour de force). “Something’s Gotta Give” et “It Just Beez That Way” empruntent pour leur part au blufunk de Keziah Jones, tandis que “Somebody Lied” et “Pedal To The Metal” lorgnent malicieusement vers le Police des débuts. Nouveau clin d’œil à Woodstock? Il reprend avec la grande Beth Hart l’arrangement d’époque du “With A Little Help From My Friends” des Beatles par Joe Cocker. Panorama des états de la guitare électrique en 2019, cet album n’en constitue pas moins l’expression vitale d’un artiste majeur. Authentique sorcier des six cordes amplifiées, Eric GALES place cette fois encore la barre très haut: quand la virtuosité se met au service de l’émotion…

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

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Quelques changements notables dans ce seizième album studio du guitariste de Memphis Eric Gales. Avec “The Bookends” il semblerait que le garçon se soit éloigné, un minimum, de ses influences hendrixiènnes, du moins sont-elles plus discrètes. Sauf dans les deux instrumentaux. Eric Gales est toujours accompagné de ses fidèles Aaron Haggerty à la batterie et de Dylan Wiggins aux claviers. L’album s’ouvre justement par un premier instrumental et il se termine… de même. En cadeau, un Bonus Track, “Pedal To The Metal”, en Remix avec en invité le chanteur B. Slade. Activité que celui-ci partage avec une multitude d’autres fonctions dans le secteur de la musique… Il apparaît également sur Something’s Gotta Give, tout comme Beth Hart qui donne de la voix sur un With A Little Help From My Friends pas piqué des hannetons. Il ne reste plus qu’à évoquer Doyle Bramhall II qui apparaît sur Southpaw Serenade et qui semble avoir légèrement inspiré l’artiste sur cet opus. J’ai aussi eu une pensée pour Gary Clark Junior, à l’écoute de celui-ci… Avec “The Bookends”, vous avez 10 titres + le fameux titre bonus, un album dans lequel suinte un Blues tout en groove et dans lequel les parties de guitare (It Just Beez That Way) et guitare basse sont monumentales…! Ce qui n’est pas étonnant puisque le garçon est aussi bassiste. C’est quelqu’un qui a toujours excellé à la six cordes électrique, mais dans le cas présent on entend bien qu’il ne pose que les notes nécessaires, et méticuleusement. A entrendre les résolutions prises par Éric lui-même, il faut s’attendre à encore mieux pour un proche avenir.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)