Blues-Rock

Enregistré le 21 mai 2015 au Royal Albert Hall de Londres, ce concert, sixième d’une série de sept, célèbre les 70 ans d’un Eric Clapton plus “slowhand” que “god” (ses deux surnoms). Le guitariste, commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique, y est entouré de pointures à même d’assurer seules en cas de collapsus: Paul Carrack (orgue, Roxy Music), Chris Stainton (piano, Joe Cocker), Nathan East (basse, Joe Satriani), Steve Gadd (batterie, Steely Dan), plus deux fat mamas qui soufflent aux chœurs. La setlist balaie toute les périodes d’une vie qui tient de la tragédie grecque en trois actes. L’exposition, tout d’abord, avec les titres emblématiques de groupes qui l’ont de moins en moins enrichi: “Crossroads” de Robert Johnson par Cream (1968), “Can’t Find My Way Home” de Steve Winwood par Blind Faith (1969), et “Layla” par Derek And The Dominos (1970), inspiré par Pattie Boyd – Mme George Harrison – désirée tant qu’elle restait hors de portée. Le nœud, ensuite, avec la carrière solo, sur 20 ans, d’un ermite héroïnomane devenu globe-trotter alcoolique: “I Shot The Sherif” de Bob Marley (1974), et (That Dirty) “Cocaine” de J.J. Cale (1977), palliatifs au syndrome de la page blanche. Le dénouement, enfin, avec la mort… de son fils de quatre ans, par défenestration: “Tears In Heaven” (1992). Non seulement le bluesman, miroir inversé de ses collègues noirs subissant l’infortune, ne connait pas de destin funeste. Mais aussi, avec un port altier, il déploie un jeu inaltéré qu’on pourrait qualifier, à l’instar des micros de sa Stratocaster, de “noiseless”.

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVE/ ROCK & FOLK

PARIS-MOVE, January 10th 2021

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Eric Clapton – Slowhand at 70 Live at The Royal Albert Hall 2015, “Layla”:

Eric Clapton – Slowhand at 70 Live at The Royal Albert Hall 2015, “Cocaine”:

Eric Clapton- Slowhand at 70 Live At the Royal Albert Hall – Teaser (1:00):