Enterré sous X – X marks the spot

La Répartie – Mosaic Music Distrib.
World Music

Formation au nom volontairement aussi provocateur que les textes de leurs chansons, Enterré Sous X est une formation autoproclamée de spoken’roll, mélange de ‘spoken words’ et de ‘rock’n’roll’, sorte d’alchimie explosive dont la synthèse était nécessaire pour que les artistes et musiciens puissent traduire en musique et en mots tout ce que la génération actuelle ressent au plus profond d’elle-même. Tous âges confondus. Cela donne ‘Immersion’ aux paroles acérées et tranchantes comme des lames de rasoir, ‘Faux semblant’ et ‘Tout doit disparaître’ dont les titres à eux seuls déjà, tracent le chemin à suivre.
Cette réussite explosive et sans autre retenue que celle du style est née de deux soirées organisées à Toulouse, en 2007, par la Répartie et le Tactikollectif qui avaient invité au Bijou puis au Havana Café une bonne dizaine de slameurs face à un trio de musiciens, persuadés que de ce type de confrontations ne pouvaient surgir que du bon, du très bon, ou rien.
De cette lutte musicale et vocale sans retenue, quatre slameurs du nom de Cyclic, Zedrine, Luke Askance et Lili June ont trouvé en Julien Boutard aux guitares, Aurélien Deleron à la contrebasse et Clémentine Thomas à la batterie leurs pendants, mettant en commun créativité débridée et liberté d’expression sans barbelés pour un opus de onze étapes, onze étages que l’on grimpe, que l’on traverse, que l’on envahit de sa sensibilité personnelle pour franchir un nouveau palier, jusqu’à ce digipack refermé sur ces ombres qui nous font face.

Un poème ne s’écrit pas tout seul
je veux dire
une personne toute seule n’écrit pas toute seule son poème.

Alors on prend un bout de papier et tout en écoutant l’album on écrit quelques mots, quelques lignes, comme cela nous vient. On soupèse face au papier blanc ‘le gramme de slam’ et sans ‘faux semblant’, on a cette folle ‘envie que la mer monte’, comme si tout, tout, ‘tout doit disparaitre’ tandis que sur le sable, aveuglé par ‘le verbe’ qui nous fuit et nous nargue, on cherche ‘l’empreinte’ de celle qui nous a précédés et dont l’ombre s’est enfuie, comme une brise un peu folle, à ’80 km de toulouse (sans amphétamines)’. Sans être et sans devenir ‘l’enfant cruel’, on gueule à nouveau que ‘tout doit disparaitre’ et on bazarde la feuille de papier, la plume et le vent, pour se replonger, tout entier, en ‘immersion’ dans ce ‘X marks the spot’. Drôle de titre, d’ailleurs, que ce titre d’opus anglophone. Peut être la faute à celui qui enterra un peu vite, et sous X, cet opus qui ne demande qu’à renaître. Quitte à naître sous X.

Enterré Sous X