ENDLESS BOOGIE – Admonitions

No Quarter / Modulor
Rock
ENDLESS BOOGIE - Admonitions

Retour du quatuor radical de Brooklyn, pour un sixième album d’une durée équivalente à celle d’un double LP vinyle, et plus hypnotique et buté que jamais. À cet égard, la longue plage d’ouverture, “The Offender”, sonne à s’y méprendre comme Creedence Clearwater Revival jammant avec John Lee Hooker sur une version cathartique de leur “Keep on Chooglin'”. Rythmique au groove obsessionnel, licks entrelacées de guitares acides et timbre vocal caverneux: tout est à nouveau réuni pour confirmer le sentiment oppressant d’un trip rétro-temporel sans appel. Et dès “Disposable Thumbs” (et le coassement rauque de Paul Major sur hululements de feedback et de wah-wah psychédéliques primitifs), ce sont précisément les remugles du Captain Beefheart de “Safe As Milk” et “Mirror Man” qui vous agrippent le cortex et les naseaux. Quand la machine irrépressible se pique de riffer un rock n’ roll aussi toxique qu’oxydé, elle le pose à équidistance des James Williamson et Iggy Pop de “Kill City” et des Stones râpeux de “Exile On Main Street” (“Bad Call”), voire du Velvet de “White Light, White Heat” (ce “Counterfeiter” d’anthologie, auquel contribue l’ami Kurt Vile). Qu’on se le dise: ces types pratiquent leur art avec la même froide détermination qu’un antique commando de G.I’s largué en territoire Vietcong, et comme les Stooges de 1969, ils ne sont pas là pour plaisanter (cf les lugubres et poisseux “Jim Tully” et “The Conversation”, avortons bâtards du “We Will Fall” du gang de Detroit). Aussi persistant et vertigineux qu’un drone, un disque aussi jubilatoire que hors du temps.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, October 15th 2021

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Voilà le cinquième opus des suédois de Endless Boogie qui sort aujourd’hui et on en prend tout de suite plein la tronche. Tout a commencé dans l’archipel de Svartsjö, en 2018, où les zykos se sont retrouvés dans le studio de Jacob Sjöholm de Träd, Gräs Och Stenar pour tracer les grands traits du projet musical en question. Träd, Gräs Och Stenar est un groupe de Rock fameux qui enregistra plusieurs albums en son temps… Comme quoi il n’y a pas que le château du Lac Noir de fameux dans la région! Svartsjö signifiant lac noir en suédois. Puis l’aventure s’est poursuivie dans un studio de Brooklyn pour se terminer au Texas. Paul Major est au chant et à la guitare, Jesper Eklovw à la guitare, Harry Druzd à la batterie, Mike Bones à la basse, Matt Sweeney à la guitare et Kurt Ville à la guitare résonateur, à la slide, au chant et au synthétiseur. Le premier titre dure 23 minutes… ce qui explique qu’il n’y ait que 7 compositions sur la galette. Le groupe s’est formé dans le Lower East Side de Mahattan au milieu des années 90. Ils ont tout d’abord sorti 2 albums auto-produits avant de publier Focus Level en 2008, Full House Head en 2010, Long Island en 2013 et Vibe Killer en 2017. Admonitions sort aujourd’hui et le titre annonce la couleur. Du boogie qui ne cesse jamais! Du rock à perdre haleine, brut de fonderie, et sans concessions. Les suédois sont d’habitude des gens calmes, mais là je peux vous dire que cela dépote! “Bad Call” est une tuerie sans nom! Du rock minimaliste sur des riffs bluesy qui, de manière répétitive, ont vite fait de vous foutre en transe! Du coup, on se dit que l’on ne peut pas passer à côté d’un truc auusi énorme et l’on va se précipiter récupérer ce qu’ils ont fait avant cette galette, parce que c’est tellement du lourd que l’on veut tout écouter de ce que ces musiciens qui viennent du grand nord ont fait précédemment!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, November 12th 2021

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