Electric Mary – Down To The Bone

Bad Reputation
Rock

Amateurs de rock pur et dur, attention ! Vous avez entre les mains une galette de TNT sonore, de quoi faire vibrer vos baffles en vous offrant une giclée de rock comme vous en attendez depuis…., depuis…., hé oui, depuis pas mal de temps. Dès le premier titre, ‘Let Me Out’, cela commence fort, avec une intro à la gratte façon Jimmy Page ouvrant la route à une rythmique charpentée sur laquelle vient s’empaler la voix de Rusty façon Stephen Victor Tallarico (oui, oui, ‘le’ Steven Tyler de Aerosmith) auquel on aurait fait cracher le feu avant de rentrer en studio. C’est dense, intense, c’est sauvage et cela vous met une pêche d’enfer.

Le mimétisme entre les deux voix frise le clonage parfait sur ‘Right Down To The Bone’, un titre qui aurait pu trouver sa place naturelle sur un des quatre premiers LP du dirigeable tant les guitares vous font ressurgir le fantôme (ou plutôt l’ombre sereine) de Jimmy Page. Le genre de compo que l’on n’attendait pas forcément d’un combo australien mais le mérite de ce ‘miracle’ (le mot n’est sans doute pas trop fort, et vous comprendrez pourquoi en poursuivant la lecture de cette chronique) revient à ce que Rusty a vécu en 2003 lors de son voyage aux States: en se rendant à un concert, lui et Irwin rencontrent Mary Campbell, la légendaire studio manager de l’Electric Lady Studio, le mythique studio créé, voulu par Jimi Hendrix.
En traversant les lieux, Rusty se sent peu à peu envahi par une force inconnue, un sentiment qui le transcende tandis qu’il se trouve dans le fameux studio ‘A’. Mary Campbell lui tend une carte sur lequel figure son e-mail personnel: electricmary@…. C’est à cet instant là, dans ce studio là qu’est né ‘Electric Mary’. Il n’y avait plus qu’à réunir les pièces manquantes du puzzle pour que le groupe ainsi dénommé soit façonné pour se faire immédiatement une place parmi les grands: Venom à la batterie, Neilo à la basse et Pete à la guitare vont rejoindre Rusty au chant et Irwin à la guitare. Un combo dont le premier opus venimeux ne vous laissera jamais au repos car comment ne pas songer à nouveau à Led Zeppelin en écoutant ‘One In A Million’? Tout y est, tout, depuis les guitares savamment maîtrisées jusqu’aux montées dans les aigües de Rusty. Punaise que l’ombre du dirigeable est encore présente ici, en bien, en très bien, en formidablement bien. Une ombre qui plane sur le combo façon Batman sur la ville, et qui enveloppe les musiciens d’une protection divine.
‘Sorry’ confirme et ‘Luv Me’ enfonce le clou, avec un joli solo de six cordes en prime, mais le morceau d’anthologie de l’album est sans conteste ‘Crashdown’: intro lente avec basse ronflante sur laquelle Rusty se la joue voix posée avant que la pression ne monte, que la bête ne soit lâchée et que le lascar ne se prenne pour le fils spirituel de Robert Plant sur fond de six cordes à la Jimmy Page. Break soudain avant qu’un nouveau coup de griffe ne vous blesse jusqu’à l’os. Punaise, ‘Crash Down’ est magistral, tout simplement.

Et en bonus, le dernier des onze titres, ‘All Comin Down’, offre à tous les apprentis gratteux une intro à apprendre et à jouer les yeux fermés car vous en épaterez des minettes avec celle-là. Et puisque vous y êtes, enfilez-vous le reste du morceau car c’est aussi du grand, du très grand rock dans lequel un contrôle anti-dopage détecterait du Deep Purple en ‘produit interdit’. Que le rock soit loué car les guitares de Irwin et Pete sont saignantes à souhait et la rythmique bien carrée, lourde juste comme il faut.
Electric Mary, c’est un groupe de rock pur jus qui filerait presque un sacré coup de vieux aux Guns’n’Roses, Led Zeppelin, Deep Purple, Aerosmith et même AC/DC…si ces futés de service ne venaient pas de sortir ce mois-ci un opus qualité ‘label rouge’.

‘Down To The Bone’: un album irréprochable, à tout point de vue !

Frankie Rocky Pfeiffer
Paris-Move

Electric Mary