Rock |
Dix ans de route et troisième album (officiel) pour cet Electric Bazar Cie. Preuve d’une belle santé et d’un succès mérité, gagné étape par étape, sur les routes d’Europe, que ce soit dans les festivals, les clubs, les rades, les salles ouvertes aux musiques actuelles.
Troisième album officiel, disais-je, car en fait cet Electric Bazar Cie en est, en fait, à son cinquième opus, si l’on intègre dans leur discographie un album huit titres enregistré en live aux Expressifs de Poitiers, en septembre 2008, et le tout premier opus du quintet qui créa Electric Bazar Cie et dont le premier nom de scène, et de route, fut ‘Retire Tes Doigts’. Un premier album ‘démo’ six titres enregistré en 2002, gravé à 1.000 exemplaires et qui fut vendu lors des concerts. Un désormais ‘collector’, tout simplement, qui non seulement marque la période Retire Tes Doigts mais annonce le premier CD de Electric Bazar Cie et dont le titre est tout simplement…’Retire Tes Doigts’.
Avec ce troisième opus, Electric Bazar Cie affirme une identité sonore propre, entre blues acidulé, rock engagé, punk assagi et musiques balkaniques enfiévrées. Deux nouveaux musiciens sont venus rejoindre Electric Bazar Cie, apportant un son nouveau au quintet: Jonathan Caserta a remplacé François Solha à la contrebasse et le clarinettiste Guillaume Le Guern a intégré la formation à la place de l’accordéoniste Jérôme Soulas.
De nouveaux univers sont explorés et l’énergie des cinq compères fait mouche à tous les coups, comme dans ‘Psychotico’, titre éponyme de l’album, qui s’inspire d’un air de rébétiko grec des années 20 et d’un blues crasseux à la Cramps. Dans ‘Welcome in 2009’, vous êtes embarqués par un thème façon jazz éthiopien tandis que sur ‘On s’ennuie’ la voix rocailleuse d’Etienne Grass vous fera dresser les poils tant le lascar vous fait vivre cet ennui qui ronge, ronge, dérange.
Agréable surprise de cet opus, le mélange presque naturel de chansons en français et en anglais, comme si, à l’instar de sa musique, le chant de Electric Bazar Cie ne devait respecter aucune frontière.
Avec ‘Bo’s Kucek’, les amateurs de blues suivront le voyage imaginaire de Bo Diddley en Macédoine tandis que les rockeurs iront vouer leur âme au rythme punk-rock de ‘You’re As Zen As The Dalaï Lama’. Les invités sont également à l’honneur sur ‘Struck By A Millionnaire’, réalisé en ‘live’ en compagnie du groupe Gallina La Lupa, ainsi que sur ‘Chérie, dis-moi oui!’ sur lequel l’accordéoniste Jérôme Soulas rejoint ses potes d’Electric Bazar Cie pour faire virevolter son accordéon à bretelles et emmener tout le monde sur un air d’orchestre moldave.
Un album à découvrir absolument et qui occasionnera de longues discussions de comptoir car vous serez nombreux à ne pas le ranger de la même manière dans votre CD-thèque tant cet Electric Bazar Cie brasse de rythmes, de sons, de couleurs musicales. Le bleu du blues se teinte au rouge du rock, au violet du punk, au vert de la world music, au noir du jazz et tout cela vous offre une superbe palette que vos enceintes utilisent pour peindre de manière un peu folle votre univers trop bien rangé. Et c’est tant mieux.
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