Eldorado – Antigravity Sound Machine

Bad Reputation
Rock

Je ne sais pas si cela a un rapport avec le chef de la tribu indienne qui fascina tant les conquistadors espagnols parce qu’il se recouvrait de poudre d’or avant d’entrer dans l’eau du lac, mais cette formation espagnole déchire, elle aussi, à sa façon! Preuve s’il en qu’il n’y a pas que le chorizo et le turon de l’autre côté des Pyrénées! Quatre garçons composent le combo: Jésus Trujillo au chant, César Sanchez à la basse, Andres Duende aux guitares et Javi Planelles à la batterie. Fi des innovations et autres élucubrations post-modernistes, les loulous sont là pour jouer du rock et rien d’autre! Pas de flamenco ou de castagnettes, non plus, ni même de guitare espagnolisante. Rien que des riffs sanguinolents et des beats rageurs.
Troisième opus de la formation ibérique, le skeud devrait faire mal dans les chaumières, après ‘En Busca de Eldorado’ (2008) et ‘Golden’ (2010). C’est Richard Chycki qui a produit les trois pépites (sic!). Rappelons jute qu’il a travaillé avec Aerosmith, Mick Jagger ou Rush. Le groupe a déjà tourné aux Etats Unis pendant deux mois et ils sont attendus en Europe pour la promotion de cette nouvelle galette.
Douze morceaux sont alignés ici en un peu moins de soixante minutes, certes, mais un putain de bon moment avec les oreilles collées contre les enceintes ou sous le casque. Pour ceux qui pensaient la musique des Led Zeppelin, Deep Purple, Aerosmith, UFO ou Rainbow définitivement condamnée au fond des bacs et des placards, la surprise risque d’être de taille. En effet, les compositions et la manière de les interpréter évoquent toutes ces formations et sonnent avec un son aujourd’hui. On évoquait Glenn Hughes avec le chanteur… Je tiens à le rassurer tout de suite: sa voix a aussi quelque chose qui fait plus que retenir notre attention.
Après avoir écouté Eldorado, les vieux que nous sommes retourneront chercher dans les valises du grenier ou de la cave nos anciens vinyles et nos enfants pourront se mettre à les écouter avec plaisir. Un nouveau lien entre les générations vient de prendre forme, merci Eldoraddo!

Dominique Boulay
Paris-Move , Blues Magazine

 

Punaise qu’on aime ça! Rien que le nom du groupe déjà, Eldorado. Qui n’a pas rêvé de l’Eldorado, de son propre Eldorado? Dans celui là, les trésors sont des grattes qui mettent le feu, une rythmique de barge qui vous pulvérise tout sur son passage, et enfin une voix identifiable entre milles et qui sonne comme des boyaux exposés au soleil du désert. Car tout est brûlant dans ce brûlot au nom aussi barge que les zikos, ‘Antigravity Sound Machine‘.
Y’a des chorus bien sentis, épicés, une rythmique huilée comme une belle mécanique capable de bouffer des miles et des miles par milliers, et encore cette voix moitié vénéneuse moitié véreuse qui vous fait regretter de ne pas avoir choisi ‘chant’ au Bac. Et lorsque l’opus se termine on a une furieuse sensation de presque pas assez. Comme si l’on devait encore souffrir avant le prochain opus de ces barges d’Eldorado.
Quelques cerveaux bien tordus iront vous démontrer qu’ici ou là les lascars se sont violemment inspirés de Led Zep ou du pourpre profond, mais quand la soupe est aussi bonne, pourquoi faire donc autant le difficile…? Dans la période pas très folklo que traverse le monde en ce moment, y’a besoin d’un rêve, de plaisirs, d’un nouvel Eldorado. Z’avez dit Eldorado?
Punaise qu’on aime ça !

Eldorado