Jazz

Tout est affaire de rythme, et voilà qui est manifeste dès les premières mesures. Normal, pourrait-on presque dire, puisque le compositeur des 14 pièces, Edward PERRAUD, est à la batterie et qu’il bat la mesure avec ce toucher qui fait la différence entre un très bon frappeur et un excellent drummer. Car Edward PERRAUD est sans contestation possible un musicien qui a le doigté et la fermeté à la fois, avec ce don de savoir rendre simple ce qui est joué avec difficulté et technicité. Bruno Chevillon est à la contrebasse et Paul Lay au piano. C’est à lui qu’incombe de mettre des notes sur les rythmes élaborés par la section rythmique composée des deux autres musiciens… Pourquoi le titre de cet opus, Espaces, est-il au pluriel, se demande l’auteur. Il le sait bien puisqu’il répond aussitôt la question posée. Il y a, selon lui, plusieurs espaces en jeu: l’espace acoustique, le lieu où se déploie et existe la musique,
: l’espace entre deux sons
: l’espace qui désigne le Cosmos…
: l’espace-temps
: l’espace visuel
Edward Perraud est un véritable touche-à-tout artistique. Il met sa musique en contact avec la danse, le théâtre, le cinéma, les Arts du cirque et la science… et il est également photographe. Plongé dans l’espace des sons il l’est aussi dans l’espace visuel, naviguant entre deux espaces-temps, plongé dans l’espace créatif sans contraintes et sans limites. En artiste libre.
Sa musique est diaboliquement intéressante, très plaisante à écouter, surprenante et prenante à la fois, mais… je préfère vous le dire, loin d’être simple pour l’auditeur moyen. Il suffit pour cela de lire les quelques notes qui accompagnent l’écriture de certains titres… Etant donné que Edward Perraud est quelqu’un qui ne laisse pas de place au hasard, les néophytes risquent fort de se perdre en le suivant de trop prêt. A écouter en plongeant dans ses propres Espaces!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)