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Cadette de son époux d’un bon quart de siècle, il est peu probable que l’on eût ouï parler d’Edie Brickell si elle ne s’avérait être Mme Paul Simon. C’est sans doute cruel, sexiste et politiquement incorrect, mais c’est ainsi. Il en suffit pour preuve ce cinquième album de la formation à géométrie variable qu’elle anime sporadiquement depuis trois décennies, et dont les quatre premières plages plongent l’auditeur dans des abîmes de perplexité. Qu’elle ait épousé ce has-been fortuné par pitié ou par intérêt ne revêt en l’occurrence qu’une importance marginale puisque, hormis trois héritiers, on ne cerne guère quels apports tangibles lui procure cette union sur le plan artistique. À quoi bon être native de Dallas, si ces “Sleeve”, “Don’t Get In The Bed Dirty”, “I Don’t Know” et “Stubborn Love” d’ouverture évoquent davantage le Jefferson Starship de sinistre mémoire que le Texas? Et si le semi-autobiographique “Rough Beginnings” (évoquant ses lointains débuts en tant que serveuse) et “Horse’s Mouth” empruntent les sentiers moins apprêtés d’une americana convenue (banjo picking et slide guitar à l’appui), la complaisance de bluettes comme “I Found You” ou “Miracles”, et des incongruités rétro-new wave telles que les ineptes “Tripwire” et “My Power” achèvent de classer cet album dans le registre de l’insignifiance. Tentons tout de même de conclure sur une note optimiste: si la productivité de Madame conserve le même rythme, nous devrions nous trouver à l’abri d’une nouvelle livraison pour quelques temps…
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, January 8th 2021
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Edie Brickell & New Bohemians – My Power (Official Music Video):